Afrique-croissance La croissance en Afrique n'est pas inclusive, selon la Banque africaine de développement

Publié par DK NEWS le 01-02-2020, 17h17 | 5

Malgré les solides performances de l'économie africaine ces dernières années, la croissance sur le continent n'a pas été inclusive pour éradiquer l'extrême pauvreté des populations, a estimé la Banque africaine de développement (BAD) dans un rapport rendu public jeudi à Abidjan.
 "Bien que de nombreux pays aient connu des épisodes de forte croissance, relativement peu d'entre eux ont enregistré une baisse significative de l'extrême pauvreté et des inégalités qui restent plus importantes que dans d'autres régions du monde", a indiqué la Banque africaine de développement (BAD) dans son rapport Perspectives économiques en Afrique 2020.
 Selon le rapport, les perspectives économiques en Afrique continuent de s'améliorer avec un taux de croissance du PIB estimé à 3,4% pour 2019 qui devrait s'accélérer pour atteindre 3,9% en 2020 et 4,1% en 2021.
 "Cependant, la croissance n'a pas été inclusive, environ un tiers seulement des pays ont réalisé une croissance inclusive réduisant la pauvreté", souligne le rapport, précisant que la croissance a été inclusive dans seulement 18 des 48 pays africains pour lesquels des données sont disponibles.
 "Personne ne mange le PIB, le PIB doit se ressentir dans la vie quotidienne des populations", a martelé le président de la BAD, Akinwumi Adesina, dans un bref commentaire sur le rapport lors de la cérémonie de lancement, appelant à "examiner la vie réelle des populations derrière les chiffres" du PIB.
 Aussi, pour la BAD, la croissance affichée dans plusieurs pays africains n'a pas réduit "de manière significative" l'écart de consommation entre les riches et les pauvres.
 Pour rendre la croissance de l'Afrique plus inclusive, le rapport recommande aux pays africains, entre autres, d'intensifier les réformes pour diversifier leur base productive, de renforcer la résilience aux changements climatiques.
 Il insiste surtout sur la nécessité de renforcer le capital humain en créant davantage d'emplois dans les secteurs à forte productivité, ce qui implique de prendre des mesures pour améliorer la quantité et la qualité de l'éducation. Dans cette perspective, le rapport 2020 de la BAD offre aux pays africains de nombreux moyens de former la main d'oeuvre de demain, pour combler les lacunes en matière d'éducation et de compétences en Afrique.