Libye/Sahel : Sommet du CPS à Addis Abeba pour juguler les deux crises

Publié par DK NEWS le 08-02-2020, 16h12 | 7

Le Sommet réunira 15 chefs d’Etats membres du CPS, le premier ministre  libyen, Faiz Essaraj, le SG de l’ONU et le président du Comité de haut  niveau de l’UA sur la Libye, le président congolais, Sassou Ngessou. 
 Des chefs d’Etats africains sont attendus à ce sommet pour discuter  notamment de la crise au Sahel entremêlée à celle de la Libye, dont le  Burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, président du G5 Sahel et du  processus de Noakchott, le sud-africain Cyril Ramaphosa et le nigérien  Issoufou Mahamadou, président de la CEDEAO et le président algérien,  Abdelmadjid Tebboune. En définitif, le Sommet a pour objectif « de sécuriser une démarche  africaine adaptée qui aidera à fixer le cessez-le-feu, le respect de  l’embargo sur les armes et la cessation des interférences en Libye «, a  indiqué jeudi le chef du CPS, l’Algérien Smail chergui dans un entretien à  l’APS. 
Au menu de ce Sommet extraordinaire figure l’examen des conclusions de la  réunion du Comité de haut niveau sur la Libye à Brazzaville, celles du  Congrès de Berlin ainsi que les acquis de la réunion des pays frontaliers  de la Libye qui s’est tenue le 23 janvier à Alger. Il s’agit notamment de déterminer les mesures opérationnelles pour rendre  le comité de haut niveau sur la Libye plus proactif et de définir la  contribution de l’Afrique à la cessation effective des hostilités. Au titre des contributions au processus de règlement de cette crise, l’UA  va proposer une mission conjointe d’observateurs avec l’ONU pour surveiller  le respect du cessez-le-feu après que les deux camps rivaux ont accepté de  négocier une trêve durable. Le déploiement des observateurs militaires et civiles sur le terrain est  envisagé juste après la signature de la cessation des hostilités entre les  deux belligérants libyens, a confié à l’APS une source proche de la  réunion. La proposition intervient au lendemain des pourparlers de Genève entre le  gouvernement d’Union nationale et l’Armée nationale Libyenne qui tous deux  ont accepté le principe de transformer la «trêve» en un «cessez-le-feu  durable». Les conditions de cet accord ne sont pas encore établies. L’Afrique qui veut se ressaisir du dossier libyen après en être exclue  pendant des années, s’est vue confiée par la conférence de Berlin la  mission d’organiser une conférence de réconciliation nationale en Libye. 
C’est dans le même sillage que l’Afrique du Sud qui succède à l’Egypte à  la tête de l’Organisation panafricaine à fait de la crise libyenne l’un des  dossiers prioritaires de sa présidence. 
Le CPS mettra à profit ce sommet pour appeler, par ailleurs, à un sursaut  au Sahel où la menace s’étend et guette aujourd’hui l’ensemble des pays  côtiers comme le Benin, le Ghana, le Togo et la Cote d’Ivoire. Le commissaire Chergui plante à la veille du sommet un «décor sombre» de  la situation au Sahel: arrivée massive des terroristes de «Daech» dans la  région, prolifération des armes, évolution des modus operandi des attaques  terroristes, porosité des frontières et manipulation des violences  intercommunautaires par des groupes terroristes. Autant de défis que la communauté internationale devrait «adresser dans  les mêmes termes et avec les mêmes moyens» que les autres défis globaux,  soutient-t-il. 
Jusqu’ici la réponse à la crise au Sahel demeure insuffisante, alors que  les contributions financières promises à la force conjointe G5 Sahel ne  sont pas entièrement encaissées. Le Sommet devrait aussi aborder l’épineux dossier malien, à la lumière des  derniers développements positifs dans la mise en £uvre de l’accord d’Alger. Le CPS sera informé de l’état de la relance de la mise en £uvre de cet  accord et des avancées enregistrées ces dernières semaines en particulier  avec la tenue de la 4ème réunion ministérielle du Comité de suivi de  l’accord (CSA) et le redéploiement des forces maliennes recomposées au nord  du pays. 
Ce redéploiement acté par la dernière session du CSA, présidé par  l’Algérie, est perçu comme une affirmation forte de l’autorité de l’Etat  malien sur le territoire, notamment sur Kidal ville symbole, qui lui a  échappé de longue date. Au Conseil paix et sécurité de l’Union africaine il est reconnu le rôle  moteur de l’Algérie dans la relance de ce processus et où l’on se félicite  de la volonté du président Abdelmadjid Tebboune de faire de la  stabilisation du Sahel la priorité de la politique extérieure de l’Algérie.