Colombie La guérilla de l'ELN annonce une «grève armée» de 72 heures

Publié par DK NEWS le 09-02-2020, 16h08 | 27

L'Armée de libération nationale (ELN), dernièreguérilla active en Colombie, a annoncé, samedi, une «grève armée» de 72heures dans l'ensemble du pays sud-américain, ont rapporté plusieursjournaux locaux.

La «grève armée» se déroulera de 6h00 heure locale (11h00 GMT) le vendredi14 février jusqu'à la même heure le lundi 17, selon des tracts distribuéspar l’ELN dans la région du Catatumbo, à la frontière avec Venezuela etdont l'authenticité n'a pas été confirmée par les autorités, précisent lesmêmes sources.
Lors des +grèves armées+, les guérilleros imposent généralement desrestrictions à la circulation des véhicules sur les routes nationales et àla mobilité des personnes, sauf pour les cas urgents à caractèrehumanitaire.«Pendant la +grève armée+, le droit de transporter des patients qui ontbesoin de soins hospitaliers ainsi que les déplacements pour assister auxfunérailles, seront respectés», est-il écrit sur les tracts.Selon la presse locale, cette éventuelle grève coïnciderait avec le 54eanniversaire de la mort du «prêtre guérillero» Camilo Torres Restrepo,précurseur de la théologie de la libération. Il avait été tué le 15février 1966 dans un combat avec l'armée colombienne dans la ville de PatioCemento, dans le département de Santander (est), quatre mois après avoirrejoint l’ELN, créée deux ans plus tôt.Après sa mort, Torres est devenu une icône de cette guérilla et de lagauche latino-américaine grâce à la chanson «Cruz de luz» (Croix delumière) que le chanteur-compositeur chilien Victor Jara a composée en samémoire.La guérilla de l’ELN qui compterait entre 1.500 et 1.800 combattants,selon des estimations officielles, est classée par les Etats-Unis etl’Union européenne sur la liste des organisations terroristes.
Le président colombien de droite, Ivan Duque, avait annoncé l’interruptiondu dialogue avec ce groupe armé, initié par le gouvernement de sonprédécesseur Juan Manuel Santos (2010-2018), après l’attentat qui a visé enjanvier 2019 une école de police à Bogota (22 morts et 66 blessés).
L’Exécutif colombien avait attribué cette attaque à l’explosif à l’ELNdont plusieurs chefs se trouvant depuis l’interruption, en août 2018, dudialogue à Cuba, font l’objet de mandats d’arrêts internationaux.
La Havane a à maintes reprises rejeté la demande d’extradition desdirigeants de la guérilla au motif que ces derniers sont couverts par lesaccords qui stipulent que ces derniers ne peuvent être extradés en casd’échec des négociations et doivent rejoindre leurs camps en Colombie.