
Au deuxième jour d’une visite de travail dans cette wilaya frontalière, la ministre qui s’est rendue au site abritant les vestiges restants du pressoir romain «Berzguel» dans la commune d’El Ma Labiod, a indiqué que «les autorités locales et les responsables du secteur de la culture de toutes les wilayas de la République doivent accordés davantage d’importance et de soin aux différents sites archéologiques et £uvrer à les promouvoir et les ouvrir aux citoyens et aux touristes en vue de créer une industrie culturelle et touristique».
Selon les explications présentées à la ministre sur ce site s’étendant sur plus de 1,6 hectare, «la localité de Berzguel était connue durant l’ère Numide par la plantation des oliviers ce qui a conduit à la réalisation d’un pressoir durant l’époque romaine d’une capacité allant de 15 à 20 milles litres d’huile d’olive destinées à l’exportation vers Rome». En 2007, un effondrement partiel (chute de pierre d’un des arcs du pressoir) avait été enregistré sur ce site archéologique situé le long de la route reliant le chef-lieu de wilaya à la circonscription administrative Bir El Ater et dépendant territorialement de la commune d’El Ma Labiod et géré par l'Office local de Gestion et d'Exploitation des Biens Culturels protégés (OGEBC), selon les explications fournies sur place.
La ministre de la Culture a instruit les responsables locaux à l’effet de reconstituer et conforter les pierres conformément aux images historiques du site tout en insistant sur «l’importance de préserver la forme originale de ce lieu archéologique et de planter des oliviers sur le périmètre du pressoir «Berzguel» pour le revivifier et l’ouvrir aux visiteurs. Auparavant, la ministre s’est rendu à la maison où avait vécu et grandi le penseur, Malek Bennabi au centre ville de Tébessa et qui avait fait l’objet de deux (2) vastes opérations de restauration et d’aménagement selon son véritable cachet architectural, a-t-on rappelé.
La ministre qui a sillonné les recoins de cette maison de 2 niveaux dont le rez-de-chaussée était réservé à Malek Bennabi et comprenait sa bibliothèque et le niveau supérieur de 3 chambres, une cuisine, et une salle de bain, a insisté sur l’importance d’»accélérer son équipement en £uvres et archives de ce penseur avec le concours de témoignages de ses amis et les membres de sa famille pour transformer sa maison en musée destiné aux intellectuels et historiens». Durant le premier jour de sa visite dans la wilaya de Tébessa, la ministre avait insisté sur l’importance d’»accorder la priorité à la levée de gel des projets culturels dans les wilayas «marginalisées culturellement». Elle avait également instruit les responsables du Centre national de recherche en archéologie (CNRA) de décréter la commune de Negrine (Sud de Tébessa) «zone archéologique autorisée aux fouilles des spécialistes et chercheurs archéologues».
Priorité à la levée de gel pour les projets culturels des wilayas marginalisées
La ministre de la Culture, Malika Bendouda, a affirmé dimanche à Tébessa la nécessité d’accorder la priorité à la levée de gel des projets culturels dans les wilayas «marginalisées culturellement». Dans une déclaration de presse sur le site de la basilique Sainte-Crispine au premier jour de sa visite dans cette wilaya, la ministre a assuré que son département ministériel £uvre conformément à un programme tracé pour relancer les activités culturelles et leur donner un nouveau souffle à travers les wilayas «culturellement marginalisées».
Lors de sa visite à cette basilique, construite durant la période romaine sur 16.000 m2 considérée comme étant «unique» en Afrique du Nord, la ministre a appelé à donner vie à ce vestige en y organisant des expositions culturelles, touristiques et artisanales ou autres activités afin d’en faire la promotion et le transformer en produit touristique attractif. Mme Bendouda a insisté sur la valorisation médiatique des établissements culturels dont les maisons de la culture, les bibliothèques et les musées et la présentation aux citoyens de leurs activités, appelant à en assurer l’ouverture au-delà des horaires de travail pour permettre aux citoyens de s’y rendre.
Elle a également souligné la nécessité de faire de la promotion médiatique du patrimoine matériel et immatériel que recèle la wilaya frontalière de Tébessa et à y investir pour générer des revenus alternatifs à ceux des hydrocarbures. Auparavant, la ministre s’est rendue au musée public national et salué l’initiative de ses responsables d’y animer des ateliers pédagogiques en dessin et mosaïque au profit d’écoliers.
Elle a insisté sur site sur la nécessité d’impliquer les élèves dans l’industrie culturelle pour leur inculquer la conscience de préservation du culturel. La ministre devra se rendre, durant le premier jour de sa visite, à la porte de Caracalla au centre-ville de Tébessa avant de présider au siège de la wilaya une séance de travail avec les cadres de son secteur.
Elle inspectera lundi au second jour de sa visite l’huilerie de Berezguène, dans la commune d’El Ma Labiodh.
Negrine sera décrétée zone archéologique autorisée aux fouilles
La ministre de la Culture, Malika Bendouda, a instruit dimanche à Tébessa les responsables du Centre national de recherche en archéologie (CNRA) de décréter la commune de Negrine (Sud de Tébessa) «zone archéologique autorisée aux fouilles des spécialistes et chercheurs archéologues». Devant la mosaïque exposée au musée de Tébessa découverte durant cette année dans la région d’Ain Boudias dans la commune de Negrine et qui avait fait l’objet d’acte de vandalisme peu après sa mise au jour, la ministre a indiqué que «l’autorisation des fouilles dans cette région sera de nature à stopper les fouilles illégales et mettre terme au phénomène de vandalisme, vol et trafic de vestiges». Mme Bendouda a ajouté que la wilaya de Tébessa regorge de vestiges découvertes ou enfouis qui doivent être préservés, valorisés médiatiquement et exploités dans les domaines de la culture et du tourisme pour attirer les touristes étrangers.
Elle a relevé à ce propos que la commune de Negrine a connu une succession de civilisations qui ont laissé des vestiges multiples qui requièrent davantage d’attention. Concernant la mosaïque vandalisée dans la commune de Negrine, la ministre a précisé que cette mosaïque après son transfert du site de découverte vers le musée de Tébessa sera restaurée par des spécialistes puis exposée au public dans un musée qui sera réservé à cet effet. A la porte romaine de Caracalla au centre-ville de Tébessa, la ministre a donné instructions aux responsables locaux concernés pour entamer immédiatement une opération pour éliminer les traces de l’opération de restauration menée en 2004 qui avait connu le recours lors des travaux au béton armé défigurant ce vestige archéologique préconisant de préserver l’esprit du lieu lors de toute restauration.
Sur le site du théâtre romain, Mme Bendouda a appelé les responsables locaux concernés à accorder de l’intérêt pour les ruines de la wilaya de Tébessa et l’intégrer à l’industrie culturelle de sorte à créer de nouvelles sources de revenus tout en veillant à les préserver contre toutes les formes de dégradation naturelle ou humaine. Le wali de Tébessa, Atallah Moulati a indiqué qu’une enveloppe financière de 15 millions DA du Fonds de garantie et solidarité des collectivités a été octroyée pour la réalisation d’une clôture autour de ce théâtre en attendant la mobilisation d’autres ressources et la levée du gel sur les projets de réhabilitation. La ministre poursuivra lundi sa visite dans la wilaya de Tebessa en inspectant l’huilerie de Berezguène dans la commune d’El Ma Labiodh.