Les recommandations lues lors de la séance de clôture, présidée par le Premier ministre Abdelaziz Djerad, ont souligné que la réussite des programmes de développement est tributaire de l'association de toutes les acteurs au niveau local et de la prise en compte des spécificités et des besoins de chaque région.
Les participants à l'atelier sur «la gestion rationnelle du foncier économique libéré de toute entrave» ont évoqué la problématique de pluralité des centres de décision dans ce domaine, en sus de «la multiplicité, le chevauchement et instabilité des textes». A cet effet, ils ont préconisé l'élaboration d'une loi cadre relative au foncier en vue d'unifier et de simplifier le système législatif en la matière. Ils ont également insisté sur l'importance de mettre en place un barème pour la sélection des projets par les autorités locales, à travers l'adoption de normes claires et précises, axées sur la création de richesse, de l'emploi et la production de biens et services alternatifs à l'importation, la réalisation d'un taux d'intégration industrielle et d'un niveau d'autofinancement en sus de l'innovation et de la numérisation.
Parmi les recommandations figurent également la création de banques de données à même de fournir différents indicateurs aux wilayas pour un meilleur choix de projets, l'association des opérateurs privés dans la gestion et la réhabilitation des zones industrielles, le recours aux procédure d'enchères publiques pour l'octroi du foncier en dehors de ces zones et la protection du foncier à travers la possibilité de sa récupération en cas de non lancement du projet dans les délais impartis.
Par ailleurs les participants à l'atelier sur «la Gouvernance rénovée et maîtrise de l'expansion urbaine» ont appelé à la consécration du principe de la démocratie participative à travers l'association des citoyens à la politique d'urbanisme. Ils ont souligné, dans ce sens, que la réalité urbaine actuelle est marquée par plusieurs dysfonctionnements et cumuls visibles sur les plans financier et social, en témoignent la dégradation des relations sociales, le recul du niveau des prestations et le creusement des écarts entre régions, en sus de l'incapacité des zones urbaines à répondre aux exigences du développement en raison de l'épuisement du foncier.
Cette réalité exige de sortir de la centralisation de la conception, de la mise en £uvre et des conceptions sectorielles séparées, selon les participants qui ont proposé la création de bases de données de l'information urbaine, la promotion de la gouvernance intelligente et l'orientation vers des villes intelligentes. Ils ont plaidé, en outre, pour l'actualisation des cadres législatifs relatifs à l'urbanisme et l'adoption d'outils plus efficaces pour le suivi des délais, des coûts et de la qualité de réalisation et la classification des bureaux d'étude ainsi qu'un recensement global des constructions individuelles et leur intégration dans le fichier national.
Les recommandations issues de l'atelier sur «les régions à développer entre ambition de renaissance et obligation d'attraction» ont porté sur la nécessité de diagnostics pour définir les besoins de chaque territoire, ce qui induira l'élaboration d'une cartographie nationale des besoins de développement de chaque région en fonction de ses spécificités.
Ils ont recommandé, par ailleurs, la création d'un Conseil national pour la montagne, d'un Fond spécial pour les régions montagneuses et le développement de l'économie montagneuse, outre l'augmentation des projets de routes et de transport visant à désenclaver ces régions et le développement de régions économiques dans les wilayas frontalières ainsi que des mesures incitatives au profit des investisseurs et des jeunes porteurs de projets, souhaitant créer une activité dans les régions qui connaissent un retard de développement.
Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune avait présidé, dimanche, l'ouverture de la rencontre Gouvernement-Walis, qui s'est déroulée sur deux jours, sous le signe «Pour une Algérie nouvelle: développement humain, transition énergétique et économie numérique», en présence des membres du gouvernement, des wali, des chefs de daïras et des présidents des Assemblées populaires communales et de wilaya (APC/APW) ainsi qu'un nombre de directeurs d'instances et d'établissements publics.
Cconcrétiser la nouvelle feuille de route pourla relance de l'investissement et le développement local
Les participants à la rencontre Gouvernement-walis ont valorisé les recommandations issues de cette rencontre ainsi que le discours du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, notamment en ce qui concerne l'attractivité des investissements et le développement local, en le qualifiant de «nouvelle feuille de route» à concrétiser sur le terrain au service du citoyen. Dans une déclaration à l'APS à l'issue de la rencontre, organisée sous le slogan «Pour une Algérie nouvelle», les participants ont mis en avant l'importance de cette réunion qui a été une occasion pour évoquer les défis et les nouveaux enjeux à relever afin de booster le développement local et contribuer ainsi à la diversification de l'économie nationale. A ce propos, le wali de Naama, Medebbeb Idir, a indiqué que la rencontre Gouvernement-walis a permis d'ouvrir le débat sur le développement économique locale et la recherche de solutions pour la promotion des investissement dans les wilayas, ajoutant que le discours du Président Tebboune a renforcer davantage la détermination des walis à relever le défis du développement local. Pour sa part, le wali de Boumerdes, Yahia Yahyten, a assuré que les walis étaient un instrument pour la mise en £uvre de la politique du Gouvernement au niveau local, d'où l'impératif d'£uvrer à la concrétisation de la nouvelle feuille de route pour opérer un changement dans la gestion et l'administration des affaires publiques. «La relance de l'économie nationale est étroitement lié à la capacité des wilayas de drainer les investissements», a-t-il ajouté. Pour le wali d'Annaba, Djamel Eddine Berimi, cette rencontre a été l'occasion d'examiner les obstacles à l'investissement local en vue de leur levée à travers la simplification des procédures administratives, fiscales et douanières et de formuler des propositions visant à stimuler les investissements locaux et les opérateurs». Pour sa part, le wali de Tébessa, Moulati Attallah, s'est dit optimiste quant au nouveau Plan d'action du Gouvernement et aux orientations du Président de la République, notamment en ce qui concerne le développement et le décollage économique local, indiquant que la rencontre a permis de transmettre les préoccupations des régions et de proposer des solutions respectant les spécificités de chaque région». Pour le wali de Skikda, Aissa Aroua, le rôle des walis est la coordination entre les différents intervenants pour améliorer le climat de l'investissement au niveau des wilayas. De son côté, le président de l'Assemblée populaire communale (P/APC) d'Alger Centre, Abdelhakim Bettache a indiqué que cette rencontre «a permis des consultation entre l'ensemble des intervenants concernant les questions de développement local», mettant en exergue l'importance des ateliers qui ont permis, a-t-il dit, de soulever les préoccupations de élus locaux. Le P/APC de Mascara, Ameur Sid Ahmed a salué, quant à lui, l'association des élus locaux à cette rencontre qu'il a qualifié «de signe de volonté sincère» à la prise en charge des entraves et problèmes dont souffrent les citoyens, estimant que «le délai d'une année accordé par le Président de la République pour la concrétisation des projets de développement représente un défi à relever». De son côté le wali d'Oran, Abdelkader Djellaoui a déclaré que cette rencontre a été l'occasion de définir les enjeux et les défis à relever en matière de développement local, louant le discours du président de la République appelant au renouveau et à l'ouverture».
La directrice générale de l'Agence nationale de l'aménagement du territoire (ANAT) s'est félicitée, quant à elle, des recommandations des six ateliers organisés dans le cadre de cette rencontre, soulignant l'impératif de passer à la phase de la concrétisation effective sur terrain, proposant dans ce cadre la création d'une instance au niveau du ministère de l'Intérieur chargée du suivi de la concrétisation de ces recommandations. Dans le même cadre, le directeur général de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI), Abdelkrim Mansouri a indiqué que la rencontre a permis de soulever les problèmes et les obstacles entravant l'investissement et d'examiner les solutions idoines.