Inspecteurs de santé publique Action de protestation pour exiger la "révision" du statut

Publié par DK NEWS le 19-02-2020, 17h55 | 5

Ont pris part à cette action de protestation, des inspecteurs exerçant dans plusieurs wilayas du pays issus des deux seules promotions formées jusque-là, à savoir celles de 2005 et de 2017, a expliqué à l'APS, le Dr Ahmed Choukri, expliquant que la reconduction, il y a trois ans, de cette formation n'a pas été suivie d'une "actualisation" qui tienne compte de leur nouvelle fonction.
Il s'agit, a-t-il expliqué, du décret exécutif du 18 février 2010 qui dispose, entre autres, que "sont recrutés en qualité de médecins inspecteurs de santé publique, les médecins généralistes principaux de santé publique justifiant de cinq années de service effectif en cette qualité".
Ces derniers sont, selon le même texte, chargés notamment "veiller au respect de l'application de la réglementation relative à la nomenclature des actes et à la normalisation des équipements médicaux".
Ils sont également chargés d'inspecter, d'enquêter et d'évaluer l'activité et le fonctionnement des structures et établissements de santé publics et privés ainsi que d'établir des comptes rendus mentionnant les faits et mesures conservatoires à prendre éventuellement.
"La plupart des inspecteurs ont, à la base, le grade de médecin en chef et cumulent une expérience de plus de 20 ans. Or, une fois devenus inspecteurs ils perdent cette marge d'ancienneté et certaines primes qui y sont rattachées", a-t-il déploré, assurant que ce corps de praticiens de la santé est ainsi "sous-payé" en comparaison avec celui des médecins.
Tout en se plaignant d'une "stagnation" de leurs carrières professionnelles, les représentants de ce corps de la santé publique évoquent également le manque de moyens logistiques appropriés et l'absence de formation d'autres promotions de sorte à étoffer leur effectif à l'échelle nationale.
D'autres inspecteurs mettent en avant une instruction datée d'octobre 2012, qui les avait placés sous la l'autorité "directe" et "exclusive" des Directeurs de la Santé et de la Population (DSP) de leurs wilayas respectives, assurant que l'objectif de cette mesure "n'est autre que de contrôler leur présence effective ainsi que leur travail", rappelant qu'avant cette éch éance, les rapports des inspecteurs étaient "directement adressés" à la tutelle.
"Le DSP est, depuis, le contrôleur et le contrôlé dans la mesure où les rapports élaborés sur la gestion du secteur dans sa wilaya lui parviennent et qu'il peut les reformuler à sa guise. J'ai mal au cœur de voir tant de dysfonctionnements sans pouvoir en informer les autorités en charge du secteur.
Cela a été précisément décidé pour que les lacunes et les responsabilités directes du naufrage secouant le secteur de la santé soient étouffées", a témoigné une des protestataires. Pour elle et l'ensemble de ses confrères, l'enjeu réside "dans l'indépendance technique, administrative et intellectuelle vis-à-vis des DSP", qui ne peuvent être "juges et parties", ont ils insisté.

 La tutelle s'engage à prendre en charge la plupart des doléances
En fin de matinée, une délégation des contestataires a été reçue par le secrétaire général et l'inspecteur général du ministère, qui se sont engagés à prendre en charge "la plupart" des doléances soumises.
"Les responsables du ministère ont promis, à compter de ce jour, de régler la plupart de nos attentes, exception faite pour la révision du statut, arguant que cette procédure est compliquée.
En revanche, nous devrions percevoir des indemnités qui seront indexées à notre salaire, dont celle de la contagion", a révélé le Dr Choukri.
Il ajouté que les responsables du ministère "ont particulièrement insisté sur l'importance du corps des inspecteurs".
"Nous allons reprendre le travail normalement et donnerons le temps qu'il faut pour la mise en œuvre de ces promesses", a-t-il conclu.