Barrage de la Renaissance: Reprise des négociations entre les Etats du Nil jeudi à Washington

Publié par DK NEWS le 25-02-2020, 16h02 | 4

Les négociations sur le barrage de la Renaissance entre les Etats du Nil (Egypte, Ethiopie, Soudan) reprendront jeudi et vendredi à Washington en présence de représentants de la Banque mondiale (BM) et de l'administration américaine pour examiner le projet d'accord sur l'exploitation et le remplissage du barrage.
Washington a remis aux trois pays un projet d'accord du Trésor américain sur un mécanisme de remplissage et d'exploitation du barrage éthiopien de la Renaissance, qui fait objet de discorde depuis plus de six ans, en cours de négociations entre les trois pays voisins.
"Nous avons reçu le projet d'accord du Trésor américain pour l'étudier, nous nous rencontrons le 27 et 28 de ce mois à Washington", a déclaré Yasser Abbas, ministre soudanais de l'irrigation et des Ressources en eau. "Plusieurs problèmes ont été à 90% résolus...Il reste des points simples mais importants qui sont de nature technique. Quant aux principaux points de remplissage et de fonctionnement, ils ont été convenus", a ajouté le ministre soudanais. Il a indiqué que le projet est le résultat de négociations qui se poursuivent depuis des années.
 Pour sa part, le négociateur juridique soudanais, Hisham Kahn, a expliqué que l'accord, appelé "Accord pour remplissage et exploitation du barrage", comprend des articles sur la sécurité du barrage pendant son fonctionnement et sur l'environnement ainsi qu'un texte sur son entrée en vigueur.
"Puisqu'il s'agit d'un accord international, il n'entrera pas en vigueur une fois qu'il sera signé, mais après ratification par les pays concernés conformément à leurs systèmes constitutionnels", a-t-il affirmé.
Depuis novembre dernier, les Etats-Unis et la Banque mondiale sont entrés en tant que médiateurs pour résoudre les différends entre les trois pays sur ledit barrage. Après des années de discussions ministérielles difficiles entre les trois pays, de nouveaux cycles de négociations ont repris à Washington sous le parrainage des Etats-Unis et un accord final devrait être conclu fin février.
Les derniers pourparlers se sont terminés le 13 février dernier à Washington entre les chefs de la diplomatie des trois pays et leurs ministres des Eaux, mais sans pouvoir signer un accord.
En effet, les pays sont déjà parvenus à se mettre d'accord sur les étapes de remplissage du réservoir du barrage, les mécanismes d'atténuation, le cont rôle du remplissage et l'exploitation en période de sécheresse. Le président égyptien , Abdel Fattah al-Sissi, avait rencontré samedi dernier l'envoyé spécial du Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn au Caire où il avait réaffirmé l'engagement de l'Egypte à ouevrer pour le succès des négociations en cours sur la voie de Washington et qu'avec la signature imminente de l'accord sur les règles de remplissage et d'exploitation, cela préserverait l'équilibre entre les intérêts de toutes les parties.
De son côté, le Secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, a exprimé lors d'une visite en Ethiopie son optimisme quant à une solution à la crise du barrage, reconnaissant qu"'il y a encore beaucoup de travail à faire".
L'Ethiopie, pays en amont du bassin du Nil, a commencé à construire son grand barrage hydroélectrique en 2011 sur le Nil bleu, tandis que l'Egypte, pays en aval, s'inquiète que le barrage puisse affecter sa part annuelle de 55,5 milliards de mètres cubes d'eau du Nil.
Le Soudan, qui à l'instar de l'Egypte, est également en aval du bassin, voit les bénéfices qu'il pourra tirer de la construction du barrage malgré les inquiétudes égyptiennes. La mise en eau du réservoir, dont la capacité totale est de 74 milliards de mètres cubes, pourrait prendre plusieurs années, c'est néanmoi ns la lenteur de cette opération que privilégie l'Egypte pour éviter les effets négatifs d'une pénurie de la ressource, un point essentiel de leurs discussions. Le barrage devrait produire plus de 6000 mégawatts d'électricité et devenir le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique une fois terminé.