Koweït : Manifestation de milliers de partisans de l'opposition contre la corruption

Publié par Dknews le 11-06-2014, 17h59 | 22

Des milliers de partisans de l'opposition koweïtienne ont manifesté dans la capitale Koweït pour lutter contre la corruption et dénoncer d'importantes «lapidations» commises par d'anciens responsables du gouvernement.

La manifestation, la première organisée cette année à l'appel de l'opposition, a attiré tard mardi des milliers de Koweïtiens qui ont bravé la chaleur, en dépit de l'heure tardive, et ont chaudement applaudi les discours des opposants, selon le journal al Arabi al Djadid (basé à Londres) et l'agence AFP.
«La véritable guerre contre la corruption va commencer après ce rassemblement et ne prendra fin qu'en cas de victoire contre les forces de la corruption», a déclaré l'un des leaders de l'opposition Musallam al-Barrak devant les manifestants.

Selon Barrak, un ex-député, certains anciens responsables du richissime Etat pétrolier «ont détourné environ 50 milliards de dollars et ont déposé cet argent dans plusieurs banques étrangères dont des banques israéliennes».Pour étayer ses accusations, M. Barrak a montré à l'aide d'un écran géant ce qu'il a affirmé être des documents attestant ses dires. M. Barrak a mis au défi le gouvernement de confier à une firme d'audit international, l'enquête sur les cas de corruption dont il a accusé d'anciens responsables.

Avec cette manifestation, le Koweït semble à nouveau sur le point de glisser dans la tourmente après des mois de calme dans les disputes politiques récurrentes entre les pouvoirs exécutif et législatif. Le pays a connu des rumeurs de coup d'Etat. Deux journaux qui ont relayé cette information ont été suspendus pendant 19 jours. Trois députés ont démissionné fin avril après le refus du Parlement d'interroger le Premier ministre sur ces rumeurs. Deux autres ont suivi, peu après.

Deux ministres ont également quitté le gouvernement formé en août dernier et remanié en janvier.
L'opposition a appelé en avril à des réformes démocratiques avec des partis reconnus et un gouvernement issu de la majorité parlementaire, ce qui limiterait les pouvoirs de la famille princière des Al-Sabah qui règne sur le pays depuis plus de 250 ans.