Madagascar: L'opposition demande une enquête sur des allégations de «doublon de cartes d'identité»

Publié par DK NEWS le 07-03-2020, 16h23 | 13

L'opposition malgache a demandé vendredi une enquête sur les allégations du numéro deux de la commission électorale, qui a dénoncé «le doublon», selon lui, d'un million de cartes d'identité, une affirmation susceptible de remettre en cause la «crédibilité» de la présidentielle de 2018. «Un million cent soixante-deux mille et quelques poussières (de personnes) ont des numéros identiques sur leur carte d'identité nationale», a affirmé le vice-président de la commission électorale (Ceni), Thierry Rakotonarivo, à la presse fin février.

Les électeurs doivent présenter leur carte d'identité pour voter. A la suite de ces allégations, le président de la Ceni, Hery Rakotomanana, a demandé à la Haute Cour constitutionnelle la destitution du numéro deux pour «faute grave et violation de serment», selon des documents rendus publics vendredi. L'opposition a réagi en réclamant l'ouverture d'une enquête pour faire la lumière sur cette affaire. «Si on voit que ces un million de doublons ont influencé l'issue des élections, alors il faut prendre la décision adéquate, revoir la cré dibilité des précédentes élections», a déclaré le président du parti HVM de l'ancien chef de l'Etat Hery Rajaonarimam ianina (2014-2018), Rivo Rakotovao, cité par des médias. «Il y a eu des anomalies dans les élections tenues depuis 2018, toutes les élections ont été remises en cause, les dirigeants ne sont pas vraiment élus par le peuple», a déclaré pour sa part l'ex-président malgache Marc Ravalomanana (2002-2009), candidat malheureux à la présidentielle de 2018. Le ministre de l'Intérieur, Tianarivelo Razafimahefa, a, lui, accordé peu de crédit aux affirmations du numéro deux de la Ceni. «On vient de faire un bilan des cycles électoraux il y a quinze jours. S'il y a des doublons en matières de carte d'identité nationale, pourquoi personne n'a sorti une telle révélation», s'est-il interrogé. Andry Rajoelina a remporté en 2018 la présidentielle devant Marc Ravalomanana qu'il a devancé d'un peu plus de 500.000 voix. Ce dernier avait accusé son rival de «fraude», mais la justice malgache avait validé la victoire d'Andry Rajoelina.