Crise migratoire Ankara déplore l'insuffisance de l'aide fournie par l'UE

Publié par DK NEWS le 07-03-2020, 16h27 | 0

Le vice-ministre turc des Affaires étrangères, Yavuz Selim Kiran a discuté vendredi avec le Haut-Commissaire des Nations unies pour les Réfugiés, Filippo Grandi, de la crise migratoire, déplorant l'insuffisance de l'aide fournie par l'Union européenne (UE).
M. Kiran, cité par l'agence Anadolu, a de nouveau informé l'organisation internationale de l'afflux incessant de demandeurs d'asile vers la Turquie, en raison de la situation de crise à Idleb, en Syrie.
Le vice-ministre turc a également déploré l'insuffisance de l'aide fournie par l'UE, «bien deçà de ses engagements». Selon des sources diplomatiques, citées par Anadolu, le vice-ministre de la diplomatie turque, a expliqué à M. Grandi, que la Turquie ne pouvait plus supporter seule le fardeau de la crise migratoire et la pression exercée par l'afflux de réfugiés de pays comme la Syrie, additionné aux afflux provenant d'autres pays comme l'Afghanistan et l'Irak, s'ajoutant eux-mêmes, aux 4,3 millions de réfugiés résidant déjà en Turquie.Depuis que la Turquie a assoupli sa politique migratoire, plus de 142.000 demandeurs d'asile ont quitté la Turqui e pour l'Europe.
Le vice-ministre turc a condamné «la sévère réponse grecque aux réfugiés demandant la protection de leur pays», ajoutant que ces politiques n'étaient «conformes ni à la Convention de Genève de 1951, ni à aucun autre accord international». M. Kiran a rappelé que l'UE avait fourni à Athènes plus de deux milliards d'euros pour 142.000 demandeurs d'asile, et qu'elle avait promis une aide financière supplémentaire de 700 millions d'euros à la Grèce, à la suite des récents développements à la frontière turco-grecque.
Cependant, l'UE n'a même pas payé la moitié de son engagement de six milliards d'euros envers la Turquie pour environ quatre millions de réfugiés syriens qu'elle accueille, a ajouté l'agence d'information. Pour sa part, le Haut-Commissaire des Nations unies pour les Réfugiés, a déclaré que l'ONU a toujours soutenu la Turquie et que l'organisation internationale suivait de près les développements le long de la frontière turco-grecque.
«Une coopération détaillée et globale, est essentielle pour résoudre la crise migratoire», a-t-il noté. Des milliers de migrants s'amassent à la frontière gréco-turque depuis que les autorités turques ont annoncé qu'elles n'empêcheraient plus les demandeurs d'asile de partir pour l'Europe Depuis, les forces de sécurité grecques ont ind iqué avoir empêché 39.000 personnes de traverser la frontière, tandis que le ministre turc de l'Intérieur, Suleyman Soylu, a fait état vendredi, de plus de 142.000 migrants irréguliers ayant quitté la Turquie vers l'Europe.
En vertu de l’accord de 2016, Ankara s’engage à ne plus laisser les migrants passer sa frontière avec l'Europe en échange de 6 milliards d'euros. Toutefois la Turquie indique que d'autres termes de l'accord avec l'UE, dont la facilitation de visas et la mise en place de certaines règles commerciales, n'ont pas été respectés. L'afflux de migrants vers la Grèce a réveillé en Europe la crainte d'une nouvelle crise migratoire semblable à celle qui a secoué le continent en 2015.

Erdogan ordonne aux garde-côtes de «stopper» les migrants en mer Egée 
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a donné l'ordre aux garde-côtes d'empêcher les migrants de traverser la mer Egée, a annoncé le service des garde-côtes sur Twitter. «Sur ordre du président (...) aucune autorisation ne sera donnée aux migrants de traverser la mer Egée en raison des dangers que cela comporte», a twitté ce service, cité par des médias.
«L'approche consistant à ne pas intervenir pour empêcher les migrants de quitter la Turquie reste valable, sauf pour ce qui concerne les départs par la mer, en raison des dangers», a-t-il ajouté. Le service des garde-côtes a déclaré avoir sauvé jeudi 97 migrants en danger, accusant les Grecs d'avoir «dégonflé leurs trois bateaux et les avoir laissé dériver, à moitié en train de couler».
Ankara et Athènes échangent continuellement des accusations concernant les migrants, les Turcs parlant de la «brutalité» des Grecs à l'encontre des migrants, les Grecs accusant la Turquie de «les pousser et même de les aider» à l'émigration vers la Grèce. Des milliers de migrants tentent de passer la frontière terrestre entre la Tu rquie et la Grèce depuis que le président turc a annoncé le 29 février qu'il cessait de respecter l'accord de 2016 qui prévoyait que les migrants restent en Turquie, en échange d'une aide financière européenne à la Turquie. Officiellement, Ankara proteste contre l'insuffisance de cette aide pour faire face au coût des quatre millions de migrants et de réfugiés, principalement Syriens, qu'elle accueille depuis des années. Vendredi, le ministre turc de l'Intérieur, Suleyman Soylu, a fait état de plus de 142.000 migrants irréguliers ayant quitté la Turquie vers l'Europe, selon l'agence Anadolu. L'afflux de migrants vers la Grèce a réveillé en Europe la crainte d'une nouvelle crise migratoire semblable à celle qui a secoué le continent en 2015.