Côte Ivoire Gon Coulibaly candidat du parti du président Ouattara

Publié par DK NEWS le 13-03-2020, 16h06 | 3

Le Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, a été désigné dans la nuit de jeudi à vendredi candidat à la présidentielle d'octobre par le parti du président Alassane Ouattara.

«Le Conseil politique du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) m'a désigné, à l'unanimité, comme le candidat du parti à l'élection présidentielle d'octobre 2020. Je mesure l'ampleur de la responsabilité et l'ampleur de la charge», a affirmé le Premier ministre dans un communiqué.
Si le choix de son Premier ministre par Alassane Ouattara était un secret de polichinelle depuis des semaines, sa désignation sans vote par le bureau politique, une semaine à peine après l'annonce du président de ne pas briguer un troisième mandat est une surprise.
Agé de 61 ans, Premier ministre depuis 2017, il a accompli toute sa carrière dans l'ombre du président Ouattara dont il est un des proches et dont il a la confiance. «Cela fait 30 ans que j'apprends aux côtés du président Alassane Ouattara», a-t-il expliqué.
Il a été le secrétaire général de la présidence de la Républ ique, de l'arrivée au pouvoir de Ouattara jusqu'à sa nomination comme Premier ministre.
Ancien haut fonctionnaire et ancien ministre de l'Agriculture, il a été formé en France et, comme son mentor, maîtrise bien les circuits financiers internationaux.

L'opposition menace de boycotter la présidentielle

L'opposition a menacé jeudi de boycotter l'élection présidentielle d'octobre en Côte d'Ivoire si la commission électorale, qu'elle juge partiale, n'est pas réformée avant le scrutin. «Nous avons la ferme détermination de participer aux différents scrutins (présidentiel et législatif) prévus par la Constitution. Cependant les partis, organisations et groupements politiques (de l'opposition) ne participeront à aucun scrutin avec l'actuelle commission électorale indépendante» a déclaré Henri Niava, président d'un petit parti, l'USD, lors d'une conférence de presse réunissant les principaux partis d'opposition ivoiriens.
La Commission électorale indépendante (CEI) ivoirienne a été réformée en juillet 2019 sur injonction de la Cour africaine des droits de l'homme (CADH). Mais l'opposition juge qu'elle reste inféodée au pouvoir du président Alassane Ouattara.
L'opposition a déposé une nouvelle requête auprès de la CADH, qui a tenu une audience ce jeudi sur cette affaire. Sa décision est attendue fin mars. Le numéro deux du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), Maurice Kacou Guikhué, a tempéré l a menace, se disant assuré «que la CEI va changer».
«Nous allons aller aux élections avec un organe électoral consensuel», a également assuré Armand Ouegnin, président d'Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), coalition politico-syndicale proche du Front populaire ivoirien (FPI) de l'ex-président Laurent Gbagbo, troisième parti du pays.
Le climat politique est tendu en Côte d'Ivoire à sept mois de la présidentielle, qui se tiendra dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts. Les élections municipales et régionales de 2018 ont été marquées par de nombreuses violences et des fraudes.
L'opposition a par ailleurs critiqué la volonté du président Ouattara de réformer la Constitution qu'il avait fait voter en 2016. Alassane Ouattara, qui a annoncé qu'il ne se représenterait pas, «veut donner l'illusion de son départ, tout en gardant le contrôle des principaux leviers de la gouvernance», a jugé Henri Niava.