Appel à la mise en place de mesures "urgentes" de sauvegarde

Publié par Dknews le 15-03-2020, 16h39 | 6

Un appel en faveur de la mise en place de mesures "urgentes" de sauvegarde par le gouvernement pour soutenir les entreprises, notamment les PME, a été lancé par le Cercle d’Action et de Réflexion autour de l’Entreprise (CARE) et le Centre des Jeunes Dirigeants Algériens (CJD), dans un communiqué commun publié vendredi.

A travers cet appel, les deux organismes ont publié une série de propositions de mesures de sauvegarde des PME.

 Ces propositions sont rassemblées dans un document intitulé "Plaidoyer pour la sauvegarde de l’entreprise Algérienne".

Appelé à être enrichi par l’apport des différents acteurs économiques, le plaidoyer suggère d’abord la mise en place de mesures urgentes telles que la mise en place d’un moratoire fiscal et parafiscal pour les entreprises en difficulté ainsi que la révision de la Loi de Finance 2020 "en introduisant divers aménagements en faveur de l’entreprise".

De plus, le document propose l'abrogation de l’article 23 de l’instruction no 74-94 du 29/11/1994 de la Banque d’Algérie, limitant les lignes de découverts bancaires à 15 jours de chiffre d’affaires du bénéf iciaire.

Il s'agit également selon les auteurs de ce plaidoyer de rééchelonner les crédits par les banques avec obligation de paiement des intérêts.

Il s'agit également d'introduire "une obligation pour l’Etat et les grandes entreprises de régler les factures des PME dans un délai n’excédant pas 60 jours, voire 30 jours dans certains cas".

Dans un second temps, le plaidoyer propose des actions à moyen terme notamment pour permettre aux entreprises de se financer en cédant, sans recours, leurs créances à des banques ou à des organismes spécialisés.

Les auteurs de ce document appellent également à la création d’un régime de sauvegarde des entreprises en difficulté, "statut spécial à réserver aux entreprises traversant des difficultés temporaires".

De plus, il s'agit selon eux d'introduire une révision du dispositif de la Caisse nationale d’assurance Chômage (CNAC) par la mise en place d’un dispositif encadré de "Chômage technique" accompagné d’un dispositif de formations qualifiantes.

Autre action à moyen terme proposée, la création d’un statut d’auto-entrepreneur ou de micro-entreprise afin d’introduire une plus grande souplesse dans le marché de l’emploi et d’encourager la création de très petites entreprises formelles.

"Au travers du plaidoyer, les signataires proposent d’instituer une démarche inclusive afin de mobiliser toutes les parties prenantes autour de l’objectif de sauvegarde de l’entreprise algérienne.

La mise en place des recommandations proposées constitue un premier pas vers la préservation des entreprises potentiellement viables, créatrices de richesses et d'emplois, tellement vitales pour la relance et la diversification de l’économie algérienne", estiment les auteurs du document.

Par ailleurs, les deux organismes font état d'une baisse de l’activité de 30% à 50% dans certaines filières.

Selon eux, la faiblesse des recouvrements qui en a découlée a mis en difficulté la trésorerie des entreprises.

 "En 2019, CARE et le CJD estiment les pertes potentielles d’emplois entre 714.000 et 1.490.000, essentiellement dans le secteur privé", indique cette publication.