Sahara Occidental L'ONU et la Croix-Rouge appelées à sauver la vie des prisonniers sahraouis détenus au Maroc

Publié par DK NEWS le 25-03-2020, 14h16 | 29

Dans une lettre envoyée mardi par le président de l'ONG, John Paul Escovi,  a mis en garde contre le danger que courent les prisonniers politiques  sahraouis dans les prisons marocaines, en raison de la pandémie de  coronavirus. L’Organisation a également dénoncé "la détérioration de l’état de santé de  ces prisonniers politiques du fait des actes de torture et des mauvais  traitements auxquels ils sont continuellement soumis, ainsi que le refus  d’accès aux soins médicaux et les abus quotidiens qui ont provoqué une  diminution de leur immunité et, par conséquent, le risque élevé d’infection  par le nouveau Coronavirus qui sévit largement au Maroc". Dans ce contexte, le Coordonnateur pour  la protection des prisonniers  politiques sahraouis dans les prisons marocaines a lancé lundi un appel  urgent aux organisations internationales, notamment à l'Organisation  mondiale de la santé (OMS), pour qu'elles prennent des mesures préventives  dans les prisons marocaines, et faire pression sur le régime marocain pour  libérer ces prisonniers afin d'éviter une catastrophe humanitaire à  l'intérieur des prisons. Dimanche, le président de la République arabe sahraouie démocratique  (RASD), Brahim Ghali, a appelé l'ONU  à intervenir en urgence pour la  libération immédiate des prisonniers sahraouis en "situation dangereuse"  dans les prisons marocaines avec l'escalade de la pandémie du nouveau  coronavirus (Covid-19).

Les maintenir dans ces conditions est "carrément du terrorisme"
Dans une lettre adressée au secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres,  le président sahraoui a soutenu qu'"avec l'escalade de la pandémie de  Corona dans diverses parties du monde, y compris le Royaume du Maroc, la  situation de ces prisonniers laisse présager une évolution dangereuse, en  ce qui constitue une menace réelle pour leur vie, en raison des conditions  de vie difficiles dans les prisons de l'Etat d'occupation marocain".  Le président Ghali a, en outre, alerté que la "propagation de l'épidémie  de ce virus dangereux et les mesures urgentes nécessaires, notamment pour  éviter les grands rassemblements et la surpopulation, sont en totale  contradiction avec la situation dans laquelle ces prisonniers civils se  trouvent dans des prisons marocaines réputées pour leur surpopulation".
"Au fur et à mesure que l'épidémie de Corona se propage, les maintenir  dans ces conditions est carrément du terrorisme et une action  irresponsable, qui peut à tout moment entraîner des conséquences  imprévisibles", a dénoncé M. Ghali, soulignant que "la communauté  internationale ne peut rester indifférente à un tel mépris de la vie  humaine".
"Les autorités marocaines ont non seulement procédé à la détention injuste  de ces personnes, mais les ont exposées à des pratiques illégales et  immorales, notamment des procès militaires, des tortures et des expulsions  loin de leurs familles, ce qui a conduit à leur détention aujourd'hui dans  des cellules qui ne remplissent pas les conditions sanitaires minimales",  a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, Dans son rapport annuel de 2019 sur les droits de l'Homme  présenté au mois de janvier dernier, l’ONG américaine de défense des droits  de l'Homme, Human Rights Watch, a enregistré "la détention continue de 23  Sahraouis par le Maroc après avoir été condamné à la suite de procès  inéquitables  en 2013 et 2017 sur la base d'aveux forcés, sans enquête sur  leur torture physique dans les postes de police et de la gendarmerie, après  les affrontements qui avaient éclaté suite au démantèlement violent et  sanglant par les autorités marocaines du camp de la dignité, Gdeim Izik,  près d'El-Ayoun occupée, en 2010".
L'ONG a également souligné que le processus de paix supervisé par les  Nations Unies, entre le Front Polisario et le Maroc, pour  l'autodétermination du peuple sahraoui, est au point mort depuis la  démission de l'envoyé personnel de l'ONU pour le Sahara occidental, Horst  Kohler, et qu'aucun successeur n'est désigné pour le moment.