Djilali Sofiane : Le boycott du référendum sur la Constitution fera disparaitre l'opportunité d’un réel changement

Publié par Dknews le 30-05-2020, 14h27 | 57

Le président du parti Jil Jadid, Djilali Sofiane  a estimé mercredi à Alger que le boycott du référendum sur le projet  d’amendement de la Constitution "est à même de faire disparaître  l’opportunité d’un réel changement ».

Dans un entretien accordé au quotidien « El Khabar », concernant les  disparités dans le fond entre la mouture du projet d'amendement de la  Constitution soumis au débat et la Constitution de 2016, M.Djilali Sofiane  a indiqué que la Constitution proposée «confère des prérogatives au  Président de la République et non pas à un Roi, nous ne sommes pas un  système parlementaire », critiquant à cet effet les voix défaitistes qui  appellent au boycott du référendum sur la Constitution, en leur disant que  le boycott fera disparaitre «l’opportunité de réaliser un réel changement".

Le président du parti Djil Jadid a mis en garde contre le vide que  pourrait générer ce boycott, ce qui amènera le Pouvoir à reconduire les  vieux partis, et il sera alors trop tard pour regretter quoi que ce soit. Il s’est interrogé sur les objectifs des parties qui appelle nt à une  Assemblée constituante ou un régime parlementaire, arguant qu'ils seraient  meilleurs qu’un régime semi-présidentiel, alors qu’elles ne donnent pas de  réelles propositions concernant les volets juridique et politique »,  ajoutant que «s'il s'agit de pousser les choses vers le pourrissement dans  l’objectif de faire tomber le pouvoir actuel, les choses sont alors  claires". « Le problème ne réside pas en la Constitution», a estimé le même  responsable, ajoutant que « le rejet de son débat répond à un agenda  politique».

L’Algérie «a amorcé un processus d’édification» et la possibilité de  changer la nature du régime «de plusieurs manières » n’est pas à écarter, y  compris «l’initiative du président de la République qui demeure peut être  l’option la plus répandue», a affirmé M. Djilali Sofiane, précisant qu’ «  on ne peut pas rejeter une pratique en vigueur dans les pays les plus  démocratiques ».

« Le débat de l’avant-projet de révision de la Constitution en toute  liberté est plus qu’un impératif et la mouture finale doit tenir compte des  observations et propositions de l’opposition de manière constructive »,  a-t-il ajouté.

« Le plus grand obstacle qui se dresse devant l’élaboration d’une  Constitution consensuelle est le manque de confiance », a-t- il soutenu,  estimant que l’évaluation de  cet avant-projet doit se faire «une fois les  propositions de l’opposition formulées», d’autant, a-t-il dit, que « l’Etat  a déjà souligné que cette mouture représente tout simplement une base de  travail ».

Il a salué, dans ce sens, «la clôture dès le début par le président de la  République du débat sur l’identité, la langue, l’Islam et les symboles de  la Révolution», critiquant « les dérapages via les réseaux sociaux autour  de ces questions sensibles ».

« L’ouverture du débat autour de ces questions exposerait l’Etat à des  tensions qui pourraient dangereusement ébranler sa stabilité, a-t-il  conclu.