Pologne Trois affaires liées à l'indépendance de la Cour suprême devant la CEDH

Publié par DK NEWS le 15-06-2020, 18h16 | 1

La Cour européenne des droits de l'Homme  a communiqué à Varsovie les requêtes déposées par deux juges et une avocate  qui accusent la Cour suprême polonaise de manquer d'indépendance, nouveaux  recours contre les réformes menées par les conservateurs au pouvoir, selon  les médias. 
 La CEDH a demandé le 5 juin au gouvernement polonais de lui fournir ses  observations sur ces trois requêtes, introduites en août, septembre et  octobre 2019, selon un communiqué diffusé par la Cour lundi.  Les trois requérants sont une avocate qui a été suspendue de ses fonctions  pendant trois ans et dont l'appel a été rejeté par la chambre disciplinaire  de la Cour suprême et deux juges qui avaient postulé à d'autres postes et  ont introduit des recours devant la Cour suprême après la décision du  Conseil national de la magistrature (CNM) de ne pas les recommander pour  ces postes. 
 Tous trois se plaignent du fait que les deux chambres de la Cour suprême  soient constituées sur les recommandations du CNM, l'organe constitutionnel  censé garantir l'indépendance des juges mais dont les membres ne sont plus  é lus par les juges mais par la chambre basse du Parlement, depuis une loi  controversée de 2017.  Selon eux, la Cour suprême polonaise ne peut donc pas être considérée  comme un tribunal indépendant et impartial. 
La CEDH est déjà été saisie de  plusieurs autres affaires liées aux réformes du système judiciaire polonais  menées ces dernières années.  Portées par les conservateurs nationalistes de Droit et Justice (PiS) au  pouvoir depuis 2015, ces réformes ont suscité des levées de boucliers tant  des milieux judiciaires polonais que de l'Union européenne, qui leur  reprochent de porter atteinte à la séparation des pouvoirs.  En avril, la Cour de justice de l'UE a ordonné à la Pologne de suspendre  immédiatement l'activité de la chambre disciplinaire de la Cour suprême,  fondée en 2017, en raison de soupçons sur son "manque d'indépendance". 
 La Commission européenne a en outre déclenché en 2017 à l'égard de la  Pologne la procédure dite de l'article 7 du traité sur l'UE, un mécanisme  prévu en cas "de violation grave" de l'Etat de droit dans un pays de  l'Union.