République démocratique du Congo Mort d'un magistrat : enquête pour "meurtre"

Publié par DK NEWS le 17-06-2020, 17h32 | 10

Le ministre congolais de la Justice a annoncé mardi soir qu'une enquête judiciaire sera ouverte pour "élucider les circonstances" du "meurtre" d'un magistrat en charge d'un procès anticorruption sans précédent en République démocratique du Congo. 
Le juge Raphaël Yanyi Ovungu est mort dans la nuit du 26 au 27 mai, deux jours après avoir présidé la deuxième audience de ce procès ayant pour principal accusé Vital Kamerhe, l'un des principaux collaborateurs et alliés politiques du chef de l'Etat Félix Tshisekedi. 
Le parquet avait annoncé l'ouverture d'une enquête et demandé une autopsie pour déterminer les "causes ou moyens" du décès. 
Le magistrat est décédé d'une "hémorragie" résultant d'un "traumatisme" crânien et des "coups" reçus "à un endroit très sensible du crâne", a dévoilé le ministre, Célestin Tunda Ya Kasende, en condamnant au nom du gouvernement un "acte ignoble". 
Le ministre citait les conclusions d'un rapport d'autopsie auquel ont participé selon lui un médecin légiste congolais et l'un de ses collègues de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco). 
Le gouvernement "appelle la population au calme", ajoute le ministre dans un communiqué. Le jugement dans ce procès doit être rendu samedi. 
Le parquet a requis le 11 juin 20 ans de prison à l'encontre de M. Kamerhe et de son principal coaccusé, un entrepreneur libanais. Tous deux sont poursuivis pour détournement de quelque 50 millions de dollars de fonds publics. L'exécutif "marque son soutien à l'ensemble du corps des magistrats", a ajouté le ministre. 
"L'autopsie a également révélé l'existence de substances toxiques à doses non létales dans le corps du défunt", selon le communiqué. 
Ces substances "ne sont pas la cause directe du décès", a expliqué le ministre à la presse. 
"La cause principale du décès, ce sont les coups qu'il a reçus et particulièrement à un endroit très sensible du crâne", a-t-il souligné.