ONU "La reconnaissance faciale" ne devrait pas être utilisée lors de manifestations pacifiques sans garanties (ONU)

Publié par DK NEWS le 26-06-2020, 17h59 | 4

"Alors que les gens se rassemblent dans le monde entier pour protester contre le racisme, le droit de réunion pacifique n’a jamais été aussi important", a déclaré jeudi Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme. 
Dans un communiqué, Mme Bachelet fait surtout référence à " la reconnaissance faciale " qui ne devrait pas être " déployée dans le cadre de protestations pacifiques sans que les garanties essentielles en matière de transparence, de protection des données et de surveillance soient en place ". 
Une façon pour le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) de rappeler que cette technologie, qui permet " l’identification, la surveillance et le suivi automatisés des manifestants". 
Le rapport note que de nombreuse s personnes se sentent découragées de manifester dans des lieux publics lorsqu’elles craignent d’être identifiées et de subir "des conséquences négatives". 
En outre, la reconnaissance faciale peut également perpétuer et amplifier la discrimination. 
Cette technologie peut également entraîner " une discrimination involontaire, car sa précision dépend de facteurs tels que la couleur de la peau ou le sexe". 
Et l’expérience a montré des taux de précision plus faibles pour la reconnaissance des personnes à la peau foncée et des femmes. 
" Lorsque la technologie de reconnaissance faciale est utilisée sur un grand nombre de personnes, même un faible taux d’erreur peut entraîner le repérage inexact de centaines d’individus ", avance le HCDH. 
U Les services de Mme Bachelet invitent donc les Etats à éviter d’utiliser la technologie de reconnaissance faciale pour identifier les personnes participant pacifiquement à un rassemblement. 
Les Etats doivent aussi s’abstenir d’enregistrer les images des manifestants, sauf s’il existe des indications concrètes que les participants "se livrent ou se livreront à des activités criminelles". 
Pour l’ONU, un moratoire sur l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale dans le cadre de manifestations pacifiques devrait être instauré, jusqu’à ce que les Etats remplissent certaines conditions, notamment "la nécessité de faire preuve de diligence raisonnable" en matière de droits de l’Homme avant de déployer cette technologie. Dans cette quête de transparence, la Haute-Commissaire appelle donc les Etats et les entreprises à veiller à ce que les nouvelles technologies, notamment la reconnaissance faciale et les armes dites "moins létales ", soient développées et utilisées de manière à ne pas empêcher l’exercice du droit de réunion et d’expression pacifiques. 
"Comme nous l’avons vu, les nouvelles technologies peuvent être - et sont - utilisées pour restreindre et enfreindre les droits des manifestants, pour les surveiller et les suivre, et envahir leur vie privée", a fait valoir Mme Bachelet.