
Le parti de l'ex-président bolivien Evo Morales a menacé dimanche de lancer une "mobilisation permanente" si le Tribunal suprême électoral (TSE) ne rétablissait pas la date du 6 septembre pour la tenue des élections générales.
Le TSE a annoncé jeudi le report au 18 octobre de ce scrutin en raison de la hausse du nombre de cas de coronavirus dans ce pays andin.
Si le TSE ne revient pas sur sa décision dans la journée, "nous entreprendrons une mobilisation permanente à partir de lundi 27 juillet", indique un communiqué de la direction Mouvement vers le socialisme (MAS) pour Cochabamba (centre).
Le TSE estime que la date du 18 octobre "réunit de meilleures conditions pour protéger la santé, faciliter le vote à l'étranger et l'arrivée de missions d'observation internationales".
Un éventuel second tour aurait alors lieu le 29 novembre et la prise de fonction des nouvelles autorités en décembre.
Initialement prévues le 3 mai, les élections avient été reportées une première fois en raison de la pandémie de Covid-19.
Evo Morales, qui reste le leader du MAS malgré son exil à Buenos Aire s, avait immédiatement accusé jeudi "le gouvernement de facto (de vouloir) gagner du temps pour poursuivre la persécution des dirigeants de mouvements sociaux et des candidats du MAS".
Le MAS et ses soutiens syndicaux considèrent que le report du vote nuit aux chances de leur candidat à la présidentielle Luis Arce.
Celui-ci est au coude à coude dans les sondages avec l'ancien président Carlos Mesa, candidat centriste à la présidentielle.
M. Mesa a soutenu la décision de report. MM. Arce et Mesa, avec chacun 26% des intentions de vote, devancent largement la présidente de droite par interim Jeanine Añez (14%).
Les dernières élections datent d'octobre 2019. Au pouvoir depuis 2006, l'ancien président socialiste Evo Morales s'était alors proclamé vainqueur mais l'opposition avait crié à la fraude. Après des semaines de manifestations, M. Morales avait démissionné le 10 novembre et quitté la Bolivie.