Blida : Les déchets ménagers incinérés à Diar El Bahri

Publié par DKnews le 22-06-2014, 17h30 | 202

Depuis plus de trois années, les services d’hygiène de la commune de Beni Mered de Blida procèdent à l’incinération des déchets ménagers, au niveau de  Diar El Bahri, polluant ainsi encore plus l'environnement de cette cité de plus de 2500 logements.

Des agents communaux de nettoiement, reconnaissables à leurs tenues, qui procédaient à l'incinération des grands tas d’ordures, disséminés anarchiquement dans les périmètres des ensembles d’habitations, ont affirmé, à cet égard, à l'APS, qu'ils recourent à ce procédé sur «sur ordre» de leurs responsables.

Ne cachant pas leur colère, des citoyens présents sur lieux, ont assuré qu’ils endurent cette situation depuis plusieurs années. «Nous avons acquis ces logements participatifs afin de garantir une vie agréable et saine pour nos enfants, mais nous nous retrouvons, aujourd’hui, à respirer un air pollué par des substances chimiques toxiques», a déploré l’un d’eux, faisant remarquer que ces décharges sont également des foyers de prolifération d’animaux et d’insectes nuisibles, vecteurs de toutes sortes de maladies.

La gène et les désagréments causés par les fumées, qui pénètrent aux plus profond des habitations, sont mis également à l’index par une habitante qui déclare «ne plus pouvoir ouvrir ses fenêtres, ou sécher son linge, à cause de l’odeur nauséabonde de la fumée, qui pénètre dans les chambres et colle aux vêtements», au point de penser «sérieusement à vendre mon appartement», a-t-elle confié. D’autres citoyens ont signalé que la commune avait installé, l’année dernière, des conteneurs à déchets en métal, en réponse aux doléances des citoyens, mais ils se sont accordés à dire qu’ils ne sont vidés qu’ «en prévision d’une visite d’un responsable».

«Même nos efforts pour l’embellissement de notre cadre de vie, en plantant des fleurs et des plantes ornementales, grâce à des cotisations mensuelles, sont inutiles, car les déchets et les odeurs nauséabondes nous rattrapent dès notre sortie du périmètre de la cité», a encore ajouté un responsable de comité de quartier.

Une situation préjudiciable à la santé des citoyens

Selon le directeur du comité médical de la «Revue de la santé», Dr.Slimani Samir, l’»incinération des déchets ménagers génère des substances toxiques, dont de la dioxine, de l’acide sulfurique, de l’oxyde d’azote et du monoxyde de carbone, outre des lexiviats et autres gaz dangereux, nuisibles à la santé».
Il a, en outre, souligné que contrairement à l’idée reçue selon laquelle la fumée est absorbée par l’air, celle ûci (fumée) «demeure en suspens dans l’air ambiant», et son inhalation peut être à l’origine de nombreuses maladies chroniques, pouvant entrainer la mort, «le danger étant multiplié par deux (2) pour les enfants», a-t-il prévenu.

Exprimant ses regrets et son rejet d’une telle situation, le directeur de l’environnement de la wilaya de Blida a affirmé l’existence d’une législation interdisant l’incinération des ordures, notamment la loi 03-10 relative à la protection de l’environnement, dans le cadre du développement durable, et la loi 01-19 relative à la gestion, au contrôle et à l’éradication des déchets ménagers.

L'APC s'engage à éradiquer ces points noirs

Interrogé sur ce phénomène d’incinération des ordures, le secrétaire général de la commune de Beni Merad, Mohamed Boualkaria, a souligné que la«commune est tout à fait consciente du problème», signalant une action en cours en vue de le régler, grâce «à la mise au point d’un programme de ramassage quotidien des ordures au niveau de la cité Diar El Bahri» .

Il a néanmoins relevé qu’il s’agit là de «nouveaux quartiers, dont l’organisation et la prise en charge nécessite un certain temps». Il s’est engagé, dans ce sens, à l’éradication de ces points noirs, par la désignation de sites d’entreposage des ordures et l’installation de bacs à ordures en plastiques devant chaque immeuble.

M. Boualkaria a, aussi, fait part de l’acquisition récemment par sa commune de deux (2) bennes tasseuses et d’un camion pour le ramassage des ordures, dont la mise en service interviendra «très prochainement», a-t-il assuré, signalant, également, la mise au point d’un programme pour le ramassage biquotidien des ordures , au niveau de ces quartiers, parallèlement au lancement d’une opération de dératisation et de démoustication. Il a expliqué le retard mis dans l’acquisition de ces équipements par la lenteur  des procédures administratives pour leur achat.