FAO Près de 12 milliards octroyés à la Côte d'Ivoire pour combattre les effets du changement climatique

Publié par DK NEWS le 22-08-2020, 17h40 | 4

Le Conseil du Fonds vert pour le climat a accepté d'octroyer à la Côte d'Ivoir 11,8 millions de dollars pour développer sa résilience face au changement climatique, a indiqué l'Organisation des Nations Unis pour l'alimentation et l'Agriculture (FAO). 
Le financement obtenu va permettre au pays, dans le cadre de son projet PROMIRE (promouvoir une production de cacao sans déforestation pour réduire les émissions en Côte d'Ivoire), de transposer à plus grande échelle un projet pilote mis en œuvre pour aider une coopérative locale de producteurs de cacao biologique de La Mé, une région du sud du pays, à améliorer leur accès aux marchés du commerce équitable tout en ralentissant la perte de couvert forestier. 
Dans sa version élargie, le projet visera à instaurer des pratiques agroforestières émettant peu de carbone sur 3.650 hectares, de façon à encourager 600.000 petits exploitants des régions d'Agnéby-Tiassa, de La Mé et de Sud-Comoé, dans le sud-est du pays, à opérer des changements dont ils tireront des avantages. 
La Côte d'Ivoire accuse un rythme de perte forestière parmi les plus rapides au monde et, en dehors des parcs nationaux, il ne reste presque plus de forêt intacte dans le pays. 
Selon la FAO, près des deux tiers de la déforestation sont imputables à l'agriculture, dont un tiers à la production de cacao. 
La situation est aggravée par le défrichement effectué pour cultiver le cacao en plein soleil, stratégie privilégiée par des petits exploitants mal organisés et qui ne disposent bien souvent pas de droits fonciers sûrs, au détriment de la culture à l'ombre, qui produit des rendements plus faibles à court terme mais constitue une pratique qui est davantage respectueuse de la biodiversité. 
Sur le terrain, le projet fait également une large place à la diversification de l'utilisation des terres agricoles par l'incorporation, au-delà des cultures commerciales, de cultures vivrières telles que la banane plantain et le manioc. Ainsi le réaménagement des plantations de café et la plantation d'arbres destinés à d'autres utilisations. 
Pour ce qui est des partenariats, il sera fait appel à des investisseurs qui manifestent un engagement plus fort en faveur de la durabilité, compte tenu, en particulier, du fait que le secteur du cacao dans son ensemble risque d'être confronté à un fléchissement marqué de la production de l'un des plus gr ands producteurs au monde si rien n'est fait pour atténuer le changement climatique. 
Le projet de la Côte d'Ivoire est le premier projet de réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts (REDD+) approuvé en Afrique et à l'échelle mondiale selon la procédure d'approbation simplifiée du Fonds. 
Cette nouvelle initiative devrait faire baisser les émissions de carbone de 5,5 millions de tonnes équivalent CO2 en 20 ans, soit une contribution majeure à l'objectif que le pays s'est engagé à atteindre au titre de ses contributions déterminées au niveau national, à savoir réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 28% d'ici à 2030. 
Cet objectif est visé en lien avec un mécanisme REDD+ ambitieux que le Gouvernement s'est déclaré résolu à mettre en œuvre avec l'assistance technique de la FAO.