Colombie Un dirigeant des Farc tué par l'ELN, selon l'ex-guérilla

Publié par DK NEWS le 31-08-2020, 18h18 | 26

Un dirigeant de la Farc, parti fondé par l'ex-guérilla marxiste, a été abattu vendredi par des rebelles de l'Armée nationale de libération (ELN) à Montecristo, dans le nord de la Colombie, a dénoncé dimanche l'ex-guérilla. 
Ivan Ramos, 52 ans, un ancien combattant des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), "est tombé dans une embuscade tendue par quatre hommes de l'ELN qui l'ont ligoté, l'ont fait marcher pendant une heure puis l'ont assassiné", a déclaré Edgar Viejo, un autre ancien des Farc. 
Le commando de l'ELN, qui a intercepté le véhicule dans lequel voyageait Jorge Ivan Ramos avec son responsable de la sécurité, l'a accusé de collaborer avec l'armée, toujours selon M. Viejo. M. Ramos, devenu un dirigeant de la Force alternative révolutionnaire commune (Farc), le parti politique colombien fondé en 2017 par l'ex-guérilla, venait d'inspecter l'une des propriétés que l'ancienne guérilla s'est engagée à remettre au titre de l'indemnisation des victimes. 
Il était également responsable de la coordination d'un programme national de substitution volontaire de narco-cultures. Les auto rités n'ont pas fait de commentaire sur ce meurtre qui a eu lieu dans une zone sous contrôle de l'ELN. "Nous exigeons que cet assassinat ne reste pas impuni", a déclaré le parti Farc dans un communiqué. 
"Que les anciens combattants des Farc, ainsi que les militants de notre parti soient protégés. Que la communauté internationale puisse vérifier ces faits et prendre position". Le meurtre de Jorge Ivan Ramos porte à 225 le nombre d'anciens combattants des Farc assassinés depuis l'accord de paix de 2016. Quelque 12.800 rebelles des Farc, dont environ 7.000 combattants, ont renoncé à la lutte armée dans le cadre de l'accord. Leurs principaux chefs se sont engagés à avouer leurs crimes devant la Justice spéciale pour la paix (JEP) et à dédommager les victimes ou leurs familles, en échange de peines alternatives à la prison. 
La JEP avait ordonné fin juillet au gouvernement de garantir "sécurité et vie" aux ex-guérilleros des Farc. La guerre interne qui mine la Colombie depuis près de six décennies a fait plus de neuf millions de victimes (déplacés, morts et disparus).