Maghreb: «L'Algérie répond par une sollicitude fraternelle pour sortir la Libye et la Tunisie de la crise»

Publié par DK News le 02-01-2014, 17h09 | 50

L'Algérie répond par une «sollicitude fraternelle»  dans le respect du principe de non-ingérence pour sortir la Libye et la Tunisie  de la crise que vit chacun des deux pays, a indiqué le ministre des  Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, en les appelant à croire en les vertus  du dialogue. 

«Il y a incontestablement des défis auxquels font face la Libye et la Tunisie. Les deux peuples traversent des phases difficiles. Il y a une attente à l'égard de l'Algérie qui y répond par une sollicitude fraternelle dans le respect du principe de non ingérence», a souligné M. Lamamra lors de son passage à l'émission «Sur le fil» de Canal Algérie.  «Nous demandons à chacun de ces pays à croire en les vertus du dialogue, de le pratiquer et d'aller vers la réconciliation lors des déchirements fratricides.  Nous leur demandons aussi d'être patriotes et de vouloir l'intérêt supérieur  de leurs pays et de travailler pour l'unité du destin du Maghreb», a-t-il ajouté,  précisant que «la non ingérence ne signifiait pas indifférence». 

En se félicitant de la nature et de la qualité des relations de l'Algérie  avec la Tunisie, la Libye et la Mauritanie, M. Lamamra a relevé que les visites  de personnalités politiques de ces pays en Algérie pour des échanges d'avis  sur l'évolution des dossiers sécuritaires, s'inscrivaient dans le cadre de la  «relation normale entre pays frères et voisins» et ne revêtait aucun esprit  d'ingérence. 

«L'ingérence, par définition, a une connotation négative. Lorsqu'il  s'agit de donner des conseils, des encouragements et avis basés sur notre propre  expérience à des personnalités politiques éminentes qui croient en la sagesse  du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour sortir de la crise,  c'est plutôt une interaction normale», a-t-il tenu à préciser.  A une question sur l'avenir de l'Union du Maghreb arabe (UMA), M. Lamamra  a indiqué que la célébration du 25e anniversaire de cette organisation en  février prochain, devrait constituer une opportunité pour «jeter un regard lucide  sur son cheminement, d'avoir le courage de voir ce qui n'a pas marché et d'en  définir les raisons». 

Il a ajouté, dans le même contexte, qu' «il faut essayer aussi de dire  la vérité aux peuples et de se projeter vers l'avenir en tirant pleinement les  leçons», préférant parler d'une «anomalie» dans le fonctionnement de l'UMA au  lieu d'un échec.  «Si aujourd'hui les peuples du Maghreb se voient et se consultent moins  par rapport au passé, c'est qu'il y a quelque part une anomalie. Je ne crois  pas qu'il s'agit d'un échec, parce que les grandes œuvres ont toujours besoin  de temps, de leadership, de pays qui assument des responsabilités sans doute  plus que d'autres», a-t-il expliqué. 

Il a rappelé que la géographie de la région désigne l'Algérie comme  étant le Maghreb central car «c'est le pays qui a des frontières avec tous les  autres pays, le plus grand marché et des ressources», notant que «nous devons,  donc, être plus patients que d'autres» pour la réhabilitation et l'émancipation  de l'UMA. M. Lamamra a, également, souligné la volonté de l'Algérie de travailler  avec les pays voisins, qu'il considère comme des pays égaux en droits et devoirs,  pour prendre en charge les défis auxquels la région fait face, mettre en place  une conjugaison des efforts et bâtir une relation régionale sur les principes  d'égalité et de complémentarité.