L’Algérie et les Etats-Unis signent l'accord pour le pôle biotechnologique de Sidi Abdallah

Publié par Dknews le 26-06-2014, 17h31 | 231

L’Algérie et les Etats-Unis ont signé mercredi à San Diego (Californie) le protocole d'accord pour la création du pôle biotechnologique de Sidi Abdallah (Alger) qui marque, désormais, le lancement effectif de ce projet dédié aux biotechnologies et aux industries pharmaceutiques.

Ce document a été signé par Mohamed Mansouri, directeur du laboratoire algérien de contrôle des produits pharmaceutiques, et par Samir Khalil, directeur exécutif pour la région Afrique du nord et Moyen-Orient auprès de la Fondation américaine des industriels et de la recherche pharmaceutiques (PhRMA, siègeà Washington), en présence de l'ambassadeur d’Algérie à Washington, M. Abdallah Baali.

Couronnant un processus initié en 2011, cet accord a été paraphé en marge de la conférence-exposition mondiale annuelle ''BIO International Convention'' qui se tient du 23 au 26 juin à San Diego avec la participation d'une délégation algérienne composée de représentants des ministères, respectivement, de la Santé et de l'Enseignement supérieur ainsi que d'entreprises pharmaceutiques et dont un pavillon Algérie a été installé parmi les stands d'exposition à cette conférence mondiale.

L’Algérie, futur 4e pôle mondial de biotechnologie

A travers ce partenariat stratégique algéro-américain dans le domaine de la santé, l'Algérie a, ainsi, été choisie pour abriter à l’horizon 2020, conformément aux objectifs définis dans le rapport ''Algeria Vision 2020'', le pôle d'excellence en biotechnologie pour la région Afrique et Moyen-Orient à l'instar de ceux de Boston pour l’Amérique du nord, du Singapour pour l'Asie et d'Irlande pour l'Europe.

L'accord comporte des engagements précis de chacune des deux parties ainsi qu'un dispositif pour une bonne mise en œuvre des objectifs tels que définis dans le rapport ''Algeria Vision 2020'' visant au développement d'un pôle biotechnologique en Algérie.

Selon les prévisions de ce rapport, l'année 2020 devrait enregistrer la sortie, en Algérie, des premières molécules, c'est-à-dire les molécules développées par les laboratoires, qui, après avoir subi les essais cliniques, pourraient devenir des médicaments.

Ainsi, la signature de cet accord marque le lancement effectif de l'ambitieux projet visant la création et le développement, par étapes, d'un pôle biotechnologique en Algérie qui rayonnera sur l'ensemble de la région MENA, et dont l'impact multidimensionnel devra porter non seulement sur la recherche médicale mais aussi sur la production pharmaceutique et la formation dans le domaine de la santé.

Trois sous-comités algéro-américains de pilotage du projet

Dans ce sens, trois sous-comités de pilotage du projet seront installés dès septembre à Alger, qui regrouperont des experts algériens et américains pour des réunions mensuelles.
Il s'agit des sous-comités respectivement de la régulation et de l'harmonisation, de la formation ainsi que de l'industrie manufacturière.

Avant la signature de cet accord, le comité de pilotage du projet a tenu plusieurs sessions à Alger, depuis 2011, en regroupant les représentants des ministères, respectivement, de la Santé, de l’Industrie, de l’Enseignement supérieur et du Travail, pour la partie algérienne, et de hauts responsables des laboratoires américains, pour l'élaboration de la feuille de route et la définition de toutes les étapes d’engagement pour la mise sur pied du pôle biotechnologique de Sidi Abdallah.

Des conférences regroupant les parties algérienne et américaine s’étaient également tenues à Alger pour examiner essentiellement les besoins de l’Algérie en matière de formation dans les domaines médical et pharmaceutique, et ce, à tous les niveaux (facultés de médecine, hôpitaux et recherche et développement).
Sur ce point, il est à signaler qu’outre l’institut de médecine de Harvard, des accords de formation sont prévus entre l’Algérie et l’institut américain de la recherche médicale NIH ainsi que l’institut de cancérologie Dana Farber.

 A travers ce projet d'envergure algéro-américain, l'Algérie entend ne plus rester un pays importateur net de médicaments mais aspire à s'émanciper au diapason des compétences et des moyens financiers dont elle dispose ainsi que du partenariat avec les Etats-Unis.A rappeler que l'Algérie a importé pour de 2,3 milliards de dollars en produits pharmaceutiques durant l’année 2013, contre 2,24 milliards en 2012, sachant que la production locale représente actuellement 36% du marché national du médicament.

Le gouvernement s'est engagé à atteindre un taux de production locale de 70% dans les quelques prochaines années afin de réduire la facture des importations, d'une part, et de garantir une couverture sanitaire globale à moindre coûts, d'autre part.