Tennis L'Australien Nick Kyrgios fait des révélations sur sa dépression

Publié par DK NEWS le 08-11-2020, 18h23 | 5

Le tennisman australien Nick Kyrgios a reconnu dans un entretien paru dimanche dans le Sunday Telegraph de Sydney qu'il s'était trouvé dans une «situation sombre et solitaire» au cours des dernières années, alors qu'il luttait contre une dépression provoquée par le rythme écrasant du circuit ATP.
«Je ne pense pas que les gens comprennent à quel point le tennis peut être un sport solitaire», a-t-il déclaré, ajoutant que le joueur se retrouve «toujours seul sur le terrain, sans pouvoir parler à qui que ce soit». «Vous devez trouver la solution par vous-même et personnellement, j'ai eu beaucoup de mal avec cet aspect», explique encore le joueur de 25 ans. Son comportement au Masters de Cincinnati en août 2019 lui avait valu une amende de 113.000 dollars, ce qui l'avait ensuite conduit à qualifier l'ATP d'organisation «corrompue» avant de se rétracter.
«Je me souviens de m'être réveillé à Shanghai, il y a un an, il était 16 heures et j'étais encore au lit, les rideaux fermés. Je ne voulais pas voir la lumière du jour», décrit l'actuel 45e mondial, disant avoir été «sérieusement déprimé» par moments dans le passé. «J'avais l'impression que personne ne voulait me connaître en tant que personne, qu'on voyait juste en moi le joueur de tennis pour m'utiliser. Je ne me sentais pas capable de faire confiance à qui que ce soit. C'était un endroit solitaire et sombre», résume Kyrgios. «Beaucoup de gens me mettaient la pression, je me mettais beaucoup de pression moi-même. J'ai perdu toute joie de jouer et je devenais incontrôlable», ajoute-t-il.
«Je suis devenu dépressif à cause de ce que je pensais devoir être», assure le natif de Canberra, qui a choisi de ne pas prendre part cette année ni à l'US Open, ni à Roland-Garros, en raison de la pandémie du nouveau coronavirus.
Kyrgios a d'ailleurs mis en cause certains de ses collègues, dont le N.1 mondial Novak Djokovic, accusés ne pas prendre la situation suffisamment au sérieux.
Il a profité de cette pause pour s'impliquer dans la collecte de fonds en faveur des victimes des feux de brousse meurtriers de l'été dernier en Australie, ainsi que dans sa fondation pour les enfants défavorisés. «Ca me manque vraiment d'être sur le circuit. Mais je ne vis et ne respire pas le tennis. Il y a d'autre choses que j'aime faire», souligne-t-il.