Sri Lanka : Fitch doute de sa capacité à rembourser la dette

Publié par DK NEWS le 28-11-2020, 16h30 | 8

L'agence de notation financière Fitch a baissé vendredi la note de crédit du Sri Lanka en faisant part de ses craintes sur la capacité du pays à rembourser sa dette extérieure. Pour Fitch, le projet de budget 2021 présenté la semaine dernière par le Premier ministre Mahinda Rajapaksa, également ministre des Finances, manque d'une "stratégie crédible de consolidation budgétaire".
Le projet table sur un déficit de 8,45 milliards de dollars (7,12 milliards d'euros) en 2021, ce qui correspondra à 8,9% du produit intérieur brut.
Fitch a dégradé d'un cran, de "B" à "CCC", la note du Sri Lanka, estimant qu'un défaut de remboursement sur la dette était "une réelle possibilité". L'agence de notation estime également que le PIB de l'île va se contracter cette année de 6,7%, se montrant ainsi moins optimiste que la banque centrale du Sri Lanka laquelle avait estimé la veille ce recul à 1,7%. La banque centrale avait parallèlement annoncé la prolongation pour une année supplémentaire d'une interdiction des importations jugées non-essentielles, dont les véhicules.
Elle table cette année sur une économie de quelque 4 milliards de dollars (3,37 milliards d'euros) grâce à cette interdiction qui devait initialement s'arrêter fin 2020. L'agence Moody's avait baissé voilà deux mois la note souveraine du Sri Lanka de deux crans, estimant que Colombo aurait du mal à financer le service de sa dette extérieure. La banque centrale avait alors qualifié d'"injustifiée" la décision de Moddy's. Tant Fitch que Moody's estiment que le Sri Lanka aura des difficultés à lever les quatre milliards de dollars nécessaires chaque année durant les cinq prochaines années pour le service de la dette extérieure. M. Rajapaksa avait estimé la semaine dernière que le déficit budgétaire prévu pouvait être géré "en raison des possibilités améliorées de réémettre de la dette locale et libellée en devises à maturité". Lorsqu'il était président, de 2005 à 2015, Mahinda Rajapaksa avait lourdement emprunté à la Chine pour des projets d'infrastructure. Le gouvernement assure toutefois ne pas être prisonnier d'un piège de la dette envers la Chine et a annoncé son intention de lever de nouveaux emprunts auprès de la Chine et de l'Inde voisine.