Quatre policiers ont été placés vendredi en garde à vue après le violent passage à tabac d'un producteur noir à Paris, une affaire qui a relancé le débat récurrent en France sur le racisme et les violences policières.
Les quatre fonctionnaires, suspendus jeudi, ont été placés en début d'après-midi en garde à vue dans les locaux de l'IGPN (Inspection générale de la police nationale), la police des polices.
Ils sont visés par une enquête pour "violences par personne dépositaire de l'autorité publique" et "faux en écriture publique".
La vidéo du passage à tabac, diffusée jeudi sur les réseaux sociaux et largement partagée (plus de dix millions de vues), a déclenché une onde de choc jusqu'au sommet de l'Etat, en passant par plusieurs grands noms du sport ou la chanteuse originaire du Mali, Aya Nakamura.
Le président Emmanuel Macron a été "très choqué" par les images montrant Michel Zecler, un producteur noir, roué de coups dans l'entrée de son studio de musique à Paris. Il s'agissait de la première réaction officielle du chef de l'Etat sur cette affaire qui faisait vendredi les gros titres de la presse française. "La nausée", titrait le quotidien Libération, sur une photo du visage ensanglanté de Michel Zecler. "Violences policières: l'exécutif mis en cause", affichait le journal Le Monde en Une.
Les footballeurs vedettes Antoine Griezmann ou Kylian Mbappé se sont aussi indignés sur les réseaux sociaux. Gerald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, a été reçu jeudi soir par M. Macron qui lui a demandé de prononcer des sanctions très claires contre les policiers, selon une source gouvernementale.
Après cette rencontre, le ministre a annoncé sur la chaîne France 2 qu'il demandait la révocation des quatre policiers (le quatrième mis en cause est accusé d'avoir jeté une grenade lacrymogène dans le studio), et les a accusés d'avoir "sali l'uniforme de la République".
Le secrétaire général du syndicat des commissaires de police, David Le Bars, a souhaité que "la justice agisse vite", tout en demandant à sortir de la polémique consistant à "laisser croire" que l'ensemble de la police était violente.