DÉBRIS SPATIAUX : L'Europe commande la première mission de nettoyage en orbite

Publié par DK NEWS le 01-12-2020, 18h28 | 5

L'agence spatiale européenne (ESA) doit signer mardi un contrat avec une start-up suisse ClearSpace pour la première mission d'enlèvement d'un débris spatial. Ce contrat de services, d'un montant total de 100 millions d'euros dont 86 millions investis par l'ESA, partira en 2025 et aura pour cible un morceau d'une ancienne fusée européenne Vega. Le débris appelé Vespa, qui pèse 112 kilos, a été laissé en 2013 en orbite basse, à 800 km de la Terre. Il s'agira de la première mission au monde de nettoyage en orbite, a précisé l'ESA. Pour l'agence spatiale, qui compte 22 Etats membres, c'est aussi une première car "jamais nous n'avions confié un contrat d'une telle ampleur à une petite start-up", a précisé Eric Morel de Westgayer, en charge de l'industrie et des achats à l'ESA. Entreprise dérivée de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, ClearSpace a recueilli des contributions d'une vingtaine de sociétés venant de huit pays membres de l'ESA (Suisse, République tchèque, Allemagne, Royaume-Uni, Pologne, Suède, Portugal et Roumanie). La start-up construira un satelli te nettoyeur de 500 kilos, qui évaluera dans un premier temps la vitesse de Vespa. Il devra ensuite capturer sa cible, en l'encerclant de ses quatre "tentacules", pour la désorbiter. Vespa se désintègrera ensuite dans l'atmosphère, avec son satellite nettoyeur. En près de 60 ans d'activité spatiale et plus de 5.500 lancements, environ 42.000 objets de plus de 10 centimètres gravitent autour de la Terre, formant un nuage de déchets composé de fusées anciennes, de morceaux de satellites restés en orbite après explosion, de satellites entiers qui ne sont plus opérationnels... Gravitant à toute vitesse (28.000 km/heure), ces débris représentent une sérieuse menace de collision avec les satellites opérationnels, qui non seulement peut détruire des services cruciaux (météorologie, GPS...) mais aussi générer encore des débris, entraînant une réaction en chaîne "qu'on serait incapables d'arrêter", décrypte Luisa Innocenti, cheffe du bureau ClearSpace à l'ESA.