Sport de montagne à Tizi-Ouzou : Jadis florissante, aujourd'hui en veilleuse

Publié par DK NEWS le 12-12-2020, 15h08 | 56

"Nous assistons à l'effervescence des clubs de randonnés sur les réseaux sociaux, sans plus ! Les autres disciplines sont dans une situation d'agonie continuelle et la montagne qui, autrefois, offrait un terrain de prédilection pour ces sports est livrée à elle-même". 
Le vieux guide a soutenu que "pour promouvoir les sports de montagne, il faut un travail de fond, à la base, et surtout qu'il y ait un coup de pousse du secteur en charge de ce domaine en veillant à joindre de l'éthique écologique à ces activités". 
Durant les années 80 du siècle dernier, a-t-il rappelé, "il y avait la ligue de ski et sports de montagnes, un club à Tizi-Ouzou et deux associations de sports de montagnes en général au niveau de la wilaya. 
Le Monta Club Ouadhia (MCO), porté sur le ski, l'escalade, l'alpinisme, les randonnées et le Spéléologie Club Ath-Y enni ( SCAY), spécialisé en spéléologie, mais qui propose également de la randonnée et de l'escalade aussi". 
Les deux clubs, a-t-il poursuivi, "avaient des contacts et exercices communs, participaient à plusieurs compétitions organisées à l'échelle nationale et recevaient d'autres clubs, notamment, le SC Boufarik qui était très actif à l'époque" et "des formations théorique et pratique assurées par des formateurs spécialisées étaient, également, organisées". 
La pratique du Ski, se faisait à Alma à côté du Télé Siège de Tala Guilef (1600 à 1700m d'altitude) dans le massif occidental du Djurdjura et sur les hauteurs du village Ath Ergane, précisément aux vastes étendues des prairies d'Alma (1600 m d'altitude) au nord du massif central du Djurdjura. 
L'escalades s'exerçait sur plusieurs flans et falaises de la montagne, entre autre Ahnay Vou Wamane à Assi Youcef, le grand rocher Azrou l'qaâ comportant la grotte du Macchabée à AIN El Hammam, Ifri N tseriel à Ath El Kaid. 
Quant à l'alpinisme c'était sur les cimes de plus de 1800 mètres alors que les randonnées étaient une activité de loisirs paisibles. 
La décennie 90 sonna le glas de cette pratique et de ces clubs à cause de la situation sécuritaire vécue alors par le pays, et ce n'est que vers les années 2000 que quelques clubs et associations à A zazga, Ath Bouaddou (Ouadhias), Boghni, Draa Ben Khedda et ailleurs, mais "sans trop de conviction puisque la majorité d'entre elles sont en veilleuse", affirme-t-il. 
Le parapente survole encore
Seule discipline qui a survécu, a estimé M. Meziani, "le parapente qui s'est imposée comme sport de l'extrême au niveau de la wilaya, un sport aérien toujours actif, malgré le cout onéreux de la logistique nécessaires pour sa pratique". 
Il a été porté, notamment, par le club de Bouzguène, créé en 2004 qui avait réussi à organiser deux championnats nationaux en 2016 et 2017. 
Pour sa part, Djaffar Hamouche, moniteur fédéral en parapente et quadruple champion d'Algérie dans cette discipline, a considéré que les sports de montagne peuvent constituer "un levier potentiel de développement touristique et économique". 
"Il est tout à fait possible d'allier sport et tourisme au vu des atouts de la région qui dispose d'un potentiel naturel et humain et offre des reliefs intéressants ainsi que la beauté de ses paysages vue du ciel, qui peuvent constituer un levier potentiel pour un développement touristique et économique", a souligné M. Hamouche. 
Des atouts auxquels s'ajoute, a-t-il dit, "l'avantage du climat local qui permet la pratique tout au long de l'année et même en hiver vu qu'on a toujours des éclaircies lors de cette saison, contrairement, à certains pays où ils n'ont que 4 ou 5 mois dans l'année, mais où ces sports sont assez développés". 
Le développement des sports de montagne entrainera, à coups sûr, a-t-il renchérit, "l'exploitation et la protection du massif montagneux de la région et permettra sa préservation et la création d'emplois et même de richesses, ainsi qu'un développement humain". 
Il a cité en exemple, à ce propos, deux régions en Turquie et en France qui ont fait de ces sports le cœur de leur économie. 
Cependant, a-t-il fait remarquer, la discipline "n'est, hélas pas, dotée des moyens nécessaires pour son développement, ce qui fait qu'elle n'attire pas grand monde, surtout, avec la cherté du matériel nécessaire à sa pratique qui coute jusqu'à 400 000 DA". Avec son club, air sensation créé en 2019, il affirme avoir réussi à aménager un site et un chalet de décollage ainsi que 6 voies d'escalades à Tizi-Mellal dans la commune de Ouacifs et un autre site de décollage à Tizi Oujavouv, dans la commune de Bounouh, en collaboration avec les communes limitrophes de Bouira et Ait Laziz. 
"Cela nous permet d'avoir un peu d'activité, quelques randonnées et séances de vols en bi-place, un peu d'alpinisme juste comme discipline d'appui, mais ça reste insuffisant", a-t-il soutenu. 
S'agissant du volet formation, M. Hamouche a indiqué que 53 pilotes en parapente venus de Tlemcen, Ghardaïa, Constantine, Jijel et Alger ont été formés depuis la création de leur club en 2019, déplorant "le manque de moyens et d'appui au développement de ces sports". 
Pour sa part, le chargé des sports au niveau de la direction locale de la Jeunesse et des Sports, Khriss Halim, a souligné que "plusieurs associations partenaires dont l'activité sont, ces derniers temps, suspendus à cause de la crise sanitaire qui sévit.