Cuba : Réforme monétaire : le salaire minimum multiplié par cinq

Publié par DK NEWS le 13-12-2020, 16h13 | 7

 Le salaire minimum à Cuba passera de 400 à 2.100 pesos (de 17 à 87 dollars) dans le cadre de la réforme visant à unifier les deux monnaies locales à partir du 1er janvier, selon les détails publiés vendredi au Journal officiel.
Le président Miguel Diaz-Canel a annoncé jeudi soir cette réforme, promise depuis des années mais sans cesse repoussée, qui mettra fin à la dualité monétaire en vigueur sur l'île depuis 26 ans.
La réforme fera disparaître en six mois le peso convertible ou CUC, aligné sur le dollar et né justement en 1994 pour accompagner puis remplacer cette devise. Ne restera que le peso cubain ou CUP, qui vaut 24 fois moins. La mesure est destinée à rendre l'économie cubaine plus efficace et plus lisible pour les investisseurs étrangers, à un moment où l'île, affectée par le renforcement de l'embargo américain et privée pendant des mois des devises du tourisme en raison de la pandémie de coronavirus, a besoin d'argent frais. Pour compenser la forte inflation attendue, "il est nécessaire d'établir un salaire minimum dans le pays qui garantisse la satisfaction des besoins essentiels du travailleur et de sa famille, ainsi qu'une échelle de salaires applicable à tous les travailleurs", précise une résolution du ministère du Travail, publiée au Journal officiel.
Le texte établit "le salaire minimum du pays à 2.100 pesos cubains par mois", soit une hausse de 525% par rapport au salaire minimum actuel.
Il fixe aussi 32 échelons de salaires selon le type d'emploi et les heures travaillées, le plus élevé étant à 9.510 pesos (396 dollars).  Actuellement, le salaire moyen sur l'île est de 879 pesos cubains, soit 37 dollars, selon le Bureau national des statistiques. Le processus, annoncé dès 2013 mais régulièrement repoussé dans l'attente du meilleur moment pour le faire, survient dans le pire contexte: l'économie cubaine devrait chuter de 8% cette année, selon les prévisions de la Cepal, commission économique de l'ONU pour l'Amérique latine.
En manque de devises, le pays a dû restreindre ses importations, ce qui a aggravé les pénuries et les files d'attente face aux supermarchés.