Hydrocarbures : Recul de la production de l’Algérie à hauteur de 8% en 2020 (Attar)

Publié par DK NEWS le 20-12-2020, 16h10 | 36

La production nationale d'hydrocarbures devrait enregistré, la fin de l’année en cours, une baisse de 8% par rapport à 2019 en se stabilisant autour de 143 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP), a indiqué samedi le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar.
"Les chiffres de 2020 font ressortir un recul de la quasi totalités des indicateurs du fait des répercussions de la pandémie du Coronavirus, qui a fortement impacté l’activité économique nationale", a précisé M. Attar devant la Commission des Finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN) dans le cadre de l’examen du projet de Règlement budgétaire 2018.
Lors de cette séance présidée par le président de la Commission Ahmed Zeghdar, en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Besma Azouar et nombre de cadres du secteur, le ministre a fait savoir que les exportations hydrocarbures devront atteindre, à la fin du mois en cours, quelque 82 millions TEP, soit 22 milliards Usd. 
Les produits pétrochimiques enregistreraient, quant à eux, une baisse de 33% par rapport à 2019, où ils avaient atteints 33 mil liards Usd, a-t-il ajouté.
Les recettes prévisionnelles de la fiscalité pétrolière devront atteindre 1850 milliards Da, soit un recul de 33% par rapport à l’année dernière, soit 132% de la valeur de la fiscalité pétrolière prévue dans la LFC 2020 (1395 milliards Da). Selon le ministre, le secteur de l’Energie enregistrera une baisse de la consommation locale à hauteur de 60 millions tonnes TEP, tirée pat un recul de la demande sur les produits pétroliers et le gaz compte tenu des mesures arrêtés par le Gouvernement pour endiguer la propagation du Coronavirus.
M. Attar a fait état, par ailleurs, de la décision du secteur de réduire ses importations en essence et en mazout conséquemment à la baisse de la demande sur les produits pétroliers et la saturation des capacités de stockage. Ainsi, les importations en produits pétroliers devront s'établir, fin 2020, à quelque 700 millions Usd, contre plus d’un (1) milliard Usd en 2019. Afin de réduire les importations à cours terme, la Sonatrach a mis en application un programme visant à améliorer la performance des raffineries afin de hisser les capacités de production de l’essence.
Le ministre a évoqué une série de mesures visant la rationalisation de la consommation est prévue dans la Loi de finances 2021 à travers la proposition d'une taxe sur la consommation des carburants pour les véhicules sortant des frontières du pays.
A noter que les stations de pompage d’eau par canalisation In Salah-Tamanrasset, fonctionnant actuellement avec du mazout, devront être raccordées au gaz naturel.
Dans le cadre des projets nationaux de raccordement à l’électricité et l’approvisionnement en gaz, le secteur prévoit, durant le quinquennat 2020-2024, le raccordement de quelque 140.000 ménages à l’électricité et 370.000 autres au gaz.
Les programmes financés par l’Etat ont permis le raccordement au gaz d’environ 2,3 millions de ménages et à l’électricité de quelque 400.000 foyers, pour une enveloppe de 600 milliards Da.
Concernant les projets de raccordement réalisés dans les zones d’ombre au profit des investisseurs agricoles, M.
Attar a évoqué le raccordement de 527 projets à l'électricité et de 348 autres au gaz. La réalisation de ce programme demeure tributaire de la disponibilité des ressources financières nécessaires et requière que soient relever les défis relatifs à l’absence de voies d'accès aux sites des projets et des passages pour les lignes électriques, dira le ministre qui a cité en outre la lenteur des procédures liées à la passation des marchés publics.
Baisse des exportations en 2018 du fait de l’accord OPEP+
 Concernant l’exercice 2018, le ministre a indiqué qu’il a connu une baisse dans le volume des exportations en hydrocarbures, à hauteur de 101,4 millions TEP, contre 108,8 millions en 2017, soit un recul de 7%. 
Ce recul s’explique, selon le ministre, par le respect des décisions de l’Opep relatives à la réduction de la production, ainsi que par une baisse de la demande des pays européens sur le gaz naturel. En dépit de cette baisse quantitative, les recettes ont enregistré une hausse de 17,6%, passant ainsi de 33,2 milliards Usd en 2017 à 39 milliards Usd en 2018 conséquemment à la hausse du prix moyen de l'or noir, passant de 59,3 Usd/baril en 2017 à 71,3 Usd en 2018. Par ailleurs, les importations des produits pétroliers ont reculé de 73,3 % par rapport à l’année 2017.
Ainsi, la facture des importations a baissé de 1,8 milliards Usd en 2017 à 500 milliards Usd en 2018. Lors de son exposé sur la Loi portant Règlement budgétaire de l’exercice 2018, le ministre a indiqué que le budget de fonctionnement du ministère en 2018 était d'environ 50.8 mds Da, dont 98 % ont été consommés soulignant que 87 % était destinés à la subvention du dessalement de l’eau de mer, à hauteur de 44 mds Da.
Comparativement au budget de fonctionnement 2017, celui de 2018 a connu une hausse de 7% suite à l’augmentation des dotati n énergies renouvelables confrontés au chômage.
Des députés se sont interrogés sur le temps nécessaire aux Groupes Sonatrach et Sonelgaz pour surpasser le déficit enregistré dans leurs budgets respectifs, d’autant plus que des sommes considérables ont été mobilisées pour combler ce déficit depuis 2018. Ils ont par ailleurs mis en avant la nécessité de réfléchir au raffinage du pétrole dans le pays.