Guinée : Le dernier bilan des heurts communautaires dépasse les 20 morts

Publié par DK NEWS le 30-12-2020, 17h55 | 4

Les violences intercommunautaires du weekend dernier à Macenta, dans le sud de la Guinée, ont fait "plus de 20 mors", a affirmé mardi un élu local, le gouverneur de la région ayant reconnu que le bilan de 11 morts avancé jusqu'ici avait "évolué" à la hausse. 
Macenta, en Guinée forestière, a été le théâtre samedi de violences entre membres des communautés Tomas, généralement animistes, et Tomas Mania, généralement musulmans, qui se sont poursuivies dimanche malgré l'arrivée de renforts venus des villes voisines de Gueckédou et N'Zérékoré. 
"Il y a officiellement 11 morts, mais moi je vous dis qu'il y a plus de 20 morts", a déclaré mardi un élu de Macenta, cité par l'agence AFP. Selon cet élu ayant requis l'anonymat, "17 corps qui ont pu être identifiés ont été acheminés à la morgue de l'hôpital de N'Zérékoré", à 115 km plus au sud. Mais il faut également compter ceux qui ont été "soit inhumés sur place, soit jetés en brousse, soit encore dans des puits", a-t-il affirmé. 
Le gouverneur de Guinée forestière, Mohamed Gharé, avait indiqué dimanche qu'il y avait "11 corps recensés à la morgue" de Macenta. 
Réinterrogé mardi, il a affirmé que ce bilan avait "évolué" à la hausse, sans plus de détails. 
Un habitant de Macenta, Siba Onivogui, avoir "perdu deux frères", dont un reste introuvable. "On nous a dit qu'il a été découpé et jeté dans une fosse septique, mais nous espérons toujours qu'il fait partie de ceux qui se sont réfugiés dans les villages environnants", a-t-il expliqué. 
Les communautés Toma et Toma Mania, qui cohabitent depuis plusieurs siècles, "se disputent très souvent la paternité de la ville (de Macenta) et chacune clame haut et fort qu'elle est la première à s'y (être) installée", selon un responsable administratif. Les violences sont nées d'un projet d'inauguration d'une nouvelle résidence du patriarche des Tomas et son intronisation prochaine à Macenta, auxquels s'opposent les Tomas Mania, ont indiqué des sources locales citées par l'agence AFP.