Des terroristes ont attaqué mardi matin un village à proximité du mégaprojet gazier auquel participe le groupe français Total dans le nord du Mozambique, en proie depuis plus de trois ans à une sanglante insurrection, selon des sources concordantes.
Des membres de groupes armés ont attaqué à l'aube le petit village de Monjane, dans la province du Cabo Delgado, selon ces sources.
"Les habitants se sont réfugiés dans le village de Senga", situé sur le site gazier à environ 5 km de l'attaque, a précisé une source sécuritaire, qui n'était pas en mesure d'avancer de bilan. Monjane avait déjà été attaqué par des groupes armés il y a deux ans: dix personnes, dont des enfants, y avaient été retrouvés décapités en mai 2018.
Le groupe français Total a déclaré suivre "de près la situation au Cabo Delgado", sans confirmer l'attaque.
Des groupes armés, désignés localement sous le nom "Shebab", ont lancé des attaques meurtrières dès octobre 2017 dans cette province.
Au total, 570.000 personnes ont fui les violences menées par ces groupes armés, selon le gouvernement. Dont 250.000 enfants, selon l'Unicef.
Cette zone est stratégiq ue en raison d'immenses réserves de gaz destiné à être transformé en gaz liquéfié, sur lesquelles compte ce pays pauvre d'Afrique australe pour augmenter ses revenus et devenir l'un des principaux exportateurs mondiaux.
Largement dépassées ces derniers mois, les forces de sécurité ont annoncé en fin de semaine dernière avoir tué 37 terroristes, au cours de plusieurs opérations.
Les militaires ont également récupéré des armes à feu et détruit de nombreux véhicules et bateaux le long de la côte, appartenant à cette guérilla, avait précisé le chef de la police nationale dans la presse locale.