Migrations - réfugiés France : le préfet du Nord défend les évacuations de camps de migrants

Publié par DK NEWS le 13-01-2021, 17h05 | 10

 Les autorités du nord de la France ont défendu mardi les évacuations régulières de camps de migrants désireux de gagner la Grande-Bretagne, après un réquisitoire d'élus sur les conditions "indignes" infligées à ces exilés.
Le préfet du nord, Michel Lalande, cité dans un communiqué de ses services, repris par des médias, a confirmé son "opposition résolue" à organiser tout "point d'accueil fixe à proximité du littoral pour des raisons tenant tant à la sécurité des personnes, qu'à l'ordre public et à la lutte contre les réseaux criminels".
Les évacuations des campements, "organisées plusieurs fois par semaine sur le littoral dunkerquois" et résultant d'une décision de justice, constituent "un des axes forts des politiques conduites depuis plusieurs années dans le département", insiste le préfet.
Visant à "éviter la reproduction des situations d'indignité" connues par le passé, elles "s'accompagnent systématiquement de propositions d'hébergement, assorties d'un suivi médical et administratif", avec "4.900 personnes qui ont bénéficié de ces mises à l'abri en 2020, dont 91 mineurs non acco mpagnés", précise le communiqué.
Les capacités d'accueil atteignent ainsi selon la préfecture "un niveau sans précédent", avec début janvier 883 places dédiées dans le département.
Cette action s'articule avec "une politique de lutte contre l'immigration irrégulière très ferme", avec en 2020, dans le Nord, le départ du territoire national de plus de 1.000 étrangers en situation irrégulière.
Des élus socialistes et écologistes du Nord ont dénoncé samedi les conditions de vie "indignes" de quelque 200 à 300 migrants à Grande-Synthe, vivant "au sol, dans le froid, la boue" et au gré d' évacuations "peu orthodoxes".
Ils avaient réclamé une "véritable politique d'accueil" et l'organisation de "points d'accueil de dimension modeste, répartis tout le long du littoral".
Sur Twitter, l'eurodéputé écologiste et ex-maire de Grande-Synthe Damien Carême a aussi déploré les conditions de vie "inhumaines" des exilés.
Début 2016, l'élu, alors maire, avait ouvert, contre l'avis de l'Etat, un camp de petits chalets en bois, finalement détruit par un incendie en 2017. Les associations dénombrent actuellement un millier de migrants entre Calais et Grande-Synthe, alors que les traversées et tentatives de traversées de la Manche sur des embarcations de fortune -- 9.500 recensées -- ont quadruplé en 2020, selon la préfecture maritime.