Mali : Des Gilets jaunes à Bamako en soutien au mouvement antifrançais

Publié par DK NEWS le 19-01-2021, 18h48 | 97

Des gilets jaunes sont arrivés depuis quelques jours à Bamako pour participer à un grand rassemblement prévu mercredi pour réclamer le départ définitif des militaires français, accusés d'être à l'origine de la détérioration de la situation sécuritaire au Mali. Des militants de ce mouvement ayant fait le déplacement à Bamako ont tenu dimanche une conférence de presse en compagnie des organisateurs de la manifestation, le mouvement (Yèrèwalo, Debout sur les remparts). 
"Je suis venu vous dire qu’il y a (..) des Français qui en ont marre des dirigeants qui font du néocolonialisme, qui ne profitent pas à l’ouvrier et aux fonctionnaires français, mais à un petit groupe des gens qu’on appelle les oligarques qui financent les élections", a asséné Yannick Caroff, un gilet jaune venu se solidariser avec le mouvement malien. 
Présente au Mali depuis 2013, "l’armée française a été inefficace" dans ce pays, a déclaré ce gilet jaune avant d'appeler au départ des troupes françaises. 
"Ils ne sont pas deux, ni cent sur le territoire malien. Ces militaires français sont des milliers", a-t-il poursuivi, s'interrogeant si cela ava it "réduit des attaques et tueries", dans ce pays. "La réponse est non. Ils sont là pour la formation des militaires maliens, mais est-ce que ceux-ci sont formés ? Je dirais non", a-t-il repris devant les journalistes. Présent à cette conférence de presse, un autre gilet jaune, Sébastien Perimony, a félicité "le courage et le combat" des Forces Armées maliennes qui travaillent dans des conditions difficiles", plaidant pour "le départ des troupes françaises". 
Au Mali, " ils sont de plus en plus nombreux à demander le départ des soldats de l'opération Barkhane, émettant le doute sur l'utilité de ces troupes déployés au nom de la "lutte antiterroriste et de la protection des civils", a déclaré Sébastien Perimony, dont les propos ont été rapportés par la presse malienne. 
Plusieurs mouvements de la société civile et des partis politiques maliens prévoient mercredi un grand rassemblement à Bamako, pour exiger le départ des forces françaises. 
Selon des médias maliens, plusieurs membres du Conseil National de la Transition (CNT) figurent parmi les organiseurs de ce rassemblement prévu devant le Monument de l’Indépendance dans la capitale malienne. 
Parmi les mouvements citoyens qui appellent au départ des troupes françaises figure le mouvement" Yèrèwolo debout sur les remparts" avec, à sa tê te, Adama Ben Diarra, membre du CNT. 
Adama Ben Diarra, l'un des initiateurs de ce rassemblement , a accusé l'armée française de faire de " la promenade et du tourisme sur le territoire malien", déplorant que les principaux objectifs de la venue de l'armée française au Mali, dont la lutte contre le terrorisme "n’ont jamais été atteints". 
Le rassemblement prévu mercredi à Bamako a été décidé après la multiplication des bavures de l'armée française sur le territoire malien, la plus spectaculaire d'entre elles a eu lieu le 3 janvier courant lorsque des hélicoptères de l'armée française ont effectué des frappes aériennes ciblant le village de Bounti, au centre du Mali où 20 personnes ont trouvé la mort. Les victimes des tirs français célébraient un mariage, selon l'association malienne peule Tabital Pulaaku. 
Cette opération survenue après la mort en 48 heures de cinq soldats français a été perçue comme un acte de représailles mené par l'armée française. 
Cet épisode a exacerbé le sentiment anti-français au Mali et au Sahel de manière générale. Le silence des autorités maliennes après ce drame a accentué, quant à lui, la colère de la population qui, à travers des associations telles que la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et l'Association malienne des droits de l'Hom me (AMDH), exige l'ouverture d'une enquête indépendante. 
En tout, 5100 soldats français sont déployés au Mali dans le cadre de l'opération Barkhane qui vise à neutraliser les groupes terroristes dans ce pays et dans la région du Sahel.