
Une banque de données inhérente aux témoignages des moudjahidine ayant activé au niveau de la wilaya 4 historique est en cours réalisation en vue de préserver la mémoire collective et de permettre aux chercheurs en histoire d’en tirer profit, a affirmé mardi à Bathia (75 km au sud de Aïn Defla), la vice-présidente de la Fondation de la mémoire de la wilaya 4 historique.
« Nous nous attelons, depuis quelque temps, à mettre en place une banque de données inhérentes aux témoignages des moudjahidines, encore en vie, ayant activé au niveau de la wilaya 4 historique en vue de préserver la mémoire collective et de permettre aux chercheurs en histoire d’en tirer profit », a précisé Naïma Mehdi au cours d’un hommage rendu aux moudjahidines de la région de Bathia ayant fait des témoignages se rapportant à la révolution armée.
Placée sous le slogan « unissons-nous pour préserver la mémoire de nos aïeux », cette opération vise à collecter le maximum de témoignages de moudjahidines dans le but de contribuer à « la pérennité du message de novembre ».
Selon elle, cette banque de d onnée hébergée (une sorte de plateforme numérisée), dotée d’un logiciel d’exploitation ainsi qu’une base de données de chaque moudjahid ayant fait un témoignage, permettra à toute personne en quête d’informations d’y accéder, atteignant l’axe de recherche souhaité.
S’attardant sur l’hommage rendu aux moudjahidines ayant fait des témoignages se rapportant à la révolution armée, elle a souligné que cet état de fait constitue la « moindre des choses » susceptibles d’être faites à des personnes dont le souci consiste à contribuer à éclairer l’opinion (nationale et internationale) sur un sujet d’une importance capitale.
« Depuis 1998, des moudjahidines ayant pris part à la révolution armée ont pris attache avec la fondation de la mémoire de la wilaya 4 historique, ne ménageant aucun effort pour nous éclairer sur bien des aspects, c’est pourquoi, nous avons jugé opportun de leur remettre un CD contenant l’intégralité de leurs témoignages », a-t-elle fait savoir.
Pour elle, les témoignages faits, le plus souvent, de manière spontanée de la part des acteurs (encore en vie) ayant pris part à la révolution armée atteste de la confiance placée en la fondation de la wilaya 4, observant que cet acte contribue à tisser des passerelles entre l’actuelle génération et celle de novembre 1954.
« Les moudja hidines se sont assurément donnés à fond car après avoir pris les armes pour s’élever tel un seul homme contre l’indu occupant, ils se sont investis, au lendemain de l’indépendance, dans l’action visant l’édification du pays, n’hésitant pas, au passage de faire des témoignages sur ce pan de l’histoire de l’Algérie », s’est-elle félicité.
Et d’ajouter à l’adresse de la vingtaine de moudjahidines présents : « Ces témoignages (sonores) représentent bien des aspects pour vous et je n’exagèrerais point en affirmant que vous allez les préserver comme la prunelle de vos yeux, laissant le soin à vos enfants et petits-enfants de les perpétuer et, par ricochet, contribuer à la préservation de la mémoire collective », a-t-elle noté.
D’autres opérations du genre toucheront des régions de la wilaya 4 à la faveur de la célébration d’évènements se rapportant à la révolution armée et au combat héroïque du peuple algérien visant son indépendance, a-t-elle fait savoir.
Observant que la collecte des témoignages des moudjahidines ayant pris part à la révolution n’est guère une opération facile, le responsable de l’antenne locale de la Fondation de la mémoire de la wilaya 4 historique, Belghalem Boukadoum, a invité ceux qui sont encore en vie à se rapprocher de la fondation en vue de contribuer à « la pérennité du message de novembre »
« La collecte des témoignages des moudjahidines ayant pris part à la révolution armée est loin de constituer une sinécure.
C’est un travail de longue haleine au regard d’un certain nombre de paramètres qu’il y a lieu de prendre en ligne de compte, mais en dépit de cela nous restons attentifs à tout ce que nos frères peuvent nous dire à ce propos », a-t-il soutenu.
Relevant que la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) a emporté bien de moudjahidines, elle a invité ceux qui sont encore en vie à se rapprocher de la fondation en vue de contribuer à « la pérennité du message de novembre à la faveur des passerelles tissées avec la jeune génération» D’autres opérations du genre toucheront des régions de la wilaya 4 à la faveur de la célébration d’évènements se rapportant à la révolution armée et au combat héroïque du peuple algérien visant son indépendance, a-t-elle fait savoir.
Le SG de l’antenne de l’Organisation Nationale des Moudjahidines (ONM) de Tissemsilt, Redhouane Touak, a, pour sa part, a mis en exergue les sacrifices des martyrs dans le recouvrement de l’indépendance du pays.
« Près de 60 ans après le recouvrement de l’indépendance du pays, des informations font état, de temps à autre, de la découverte cimetières collectifs attestant des sacrifices con sentis pour le recouvrement de l’indépendance du pays », a-t-il souligné, exhortant les jeunes générations à s’inspirer du parcours de leurs glorieux aïeux et à marcher dans leur sillage.
Lui emboîtant le pas, le moudjahid Bachir Chérif Ahmed a mis l’accent sur la nécessité, pour les jeunes, de s’armer de la science et du savoir dans le processus visant l’édification du pays, faisant état de plus de 1 000 martyrs dénombrés à Bathia et ses environs.
La démarche lente (nombre d’entre eux sont des octogénaires), les moudjahidines de la région de Bathia n’en ont pas moins salué l’initiative de la Fondation de la wilaya 4 historique, faisant part de leur volonté à contribuer à toute action visant la consolidation de l’unité des enfants du pays.