Koweït : Tirs de gaz lacrymogènes pour disperser une manifestation d'opposants

Publié par Dknews le 07-07-2014, 16h07 | 27

La police anti-émeute koweïtienne a fait usage dimanche de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes pour disperser une manifestation de plusieurs centaines de personnes qui réclamaient la libération d'un responsable de l'opposition. Les opposants, qui protestaient contre l'arrestation d'une de leurs figures, Moussallam al-Barrak, avaient rejeté les appels des responsables de la police leur demandant de renoncer à la marche.

La police est intervenue à bord de véhicules blindés dès que les manifestants ont commencé à se diriger vers un complexe judiciaire de Koweït City, faisant usage de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes, les forçant à prendre la fuite.

Elle les a ensuite poursuivi dans les ruelles pour s'assurer qu'ils ne s'approchaient pas du complexe judiciaire où M. al-Barrak doit être jugé lundi. Aucun blessé n'a été signalé mais plusieurs manifestants ont reçu des soins après avoir inhalé des gaz. Il s'agit de la cinquième nuit de violences à Koweït depuis l'arrestation de cet ancien député, accusé d'atteinte à la justice.

Les manifestations d'opposants ont donné lieu à des heurts avec la police, et le ministère de l'Intérieur a accusé dimanche certains des manifestants de violences et annoncé des arrestations.

Plus tôt dans la journée, l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, avait appelé à "préserver la sécurité" du pays. "Le Premier ministre a informé l'émir et le prince des évènements qui violent la Constitution et la loi", a indiqué un communiqué officiel cité par l'agence de presse Kuna.

Un communiqué du ministère de l'Intérieur a imputé la responsabilité des violences aux manifestants, affirmant que des hommes non identifiés avaient lancé un cocktail Molotov vers la prison où M. Barrak est détenu depuis cinq jours.

Après avoir été longuement interrogé, M. Barrak avait été placé mercredi en garde à vue pour dix jours. Il fait l'objet de deux plaintes pour des propos tenus lors d'une manifestation le 10 juin, jugés insultants pour la justice.

Il avait dénoncé l'inaction de la justice après avoir accusé de hauts responsables, dont des membres de la famille princière des Al-Sabah, d'avoir détourné des dizaines de milliards de dollars de fonds publics.

Ces accusations ont été reprises par un membre de la famille princière, cheikh Ahmed Fahd Al-Sabah qui doit témoigner devant la justice. Cette affaire fait craindre une nouvelle période d'instabilité politique au Koweït après des mois de calme ayant suivi des disputes politiques récurrentes entre le gouvernement et le Parlement.

Le pays a traversé de la mi-2006 jusqu'à 2013 une période de turbulences politiques qui a vu la démission d'une dizaine de gouvernements et la dissolution de six Parlements.