Finances - Banques : Plaidoyer pour un appui public à la finance islamique (spécialistes)

Publié par DK NEWS le 17-03-2021, 15h49 | 6

Des experts en finance islamique ont plaidé, mardi à Alger, pour un appui public aux établissements de la finance islamique pour leur permettre de jouer leur rôle dans la mobilisation des fonds thésaurisés et la levée du niveau d'inclusion financière.
Lors d'une journée parlementaire organisée au Conseil de la nation sur "La finance islamique: une réponse à une revendication sociale et un rôle dans l'inclusion financière", les experts ont estimé que l'appui public se limitait actuellement aux banques conventionnelles et non aux banques islamiques, ajoutant que c'est là un facteur limitatif pour la promotion des produits offerts par ces établissements.
A ce propos, le spécialiste en finance islamique et membre du Haut Conseil islamique (HCI), Kamel Bouzidi, a mis l'accent sur l'impératif pour l'Etat de traiter les établissements de la finance islamique sur le même pied d'égalité que les banques conventionnelles de manière à permettre au client de choisir le produit qui lui convient.
"Les banques islamiques font l'objet actuellement d'une double imposition, de par le paiement des impôts à l'achat et à la vente, contrairement aux banques conventionnelles, qui ne les paient qu'une seule fois", a-t-il relevé.
Pour sa part, le spécialiste en finance islamique et membre du HCI, Mohamed Boudjelal, a plaidé pour l'élargissement des transactions de la finance islamique en vue de capter un volume élevé de fonds thésaurisés, soulignant que ce mode avait permis, à ce jour, de drainer d'importants fonds à travers les guichets de finances islamiques des différentes banques.
De son côté, le président de l'Instance nationale de la Fatwa pour l'industrie financière islamique, Taher Sennoussi, a indiqué que la domiciliation d'une industrie de la finance islamique en Algérie était "une revendication populaire, sociale et officielle", rappelant que les grands pays avaient entamé, depuis des décennies, l'élargissement du cercle de l'inclusion financière à travers l'adoption d'activités de la finance islamique.
Pour lui, il s'agit là d'un moyen de ramener la masse monétaire et "la liquidité en circulation dans l'ombre" vers le circuit bancaire pour leur redistribution sous forme d'investissements. Cette journée a été marquée par l'intervention de nombreux ministres et responsables, dont le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmahdi, qui a annoncé la mobilisation des conseils scie ntifiques du secteur à travers les wilayas du pays, les imams et les muftis pour promouvoir les produits de la finance islamique qui "n'ont pas bénéficié de suffisamment de publicité à ce jour".
Soulignant que de nombreux systèmes bancaires dans les pays occidentaux utilisent actuellement les produits de la finance islamique, M.
Belmahdi a appelé à "ne pas craindre d'aller de l'avant dans ce sens et de mettre en place les mécanismes nécessaires" pour concrétiser la finance islamique.
Le ministre du Commerce, Kamel Rezig a, quant à lui, estimé que "l'emploi des Sukuk est devenu impératif pour parvenir à un financement islamique profitable complémentaire".
Le président du Haut Conseil islamique (HCI), Bouabdallah Ghoulamallah a fait état de plusieurs propositions de son institution pour modifier les lois, dont le code du commerce, en vue d'utiliser les Sukuk dans les différentes transactions et partant relancer l'économie nationale.