Arrêt de travail à Algérie Poste : Reprise partielle du service minium à Alger

Publié par DK NEWS le 17-04-2021, 16h33 | 11

Des bureaux de poste à Alger ont assuré, jeudi, le service minium permettant aux usagers de percevoir leurs mensualités et retraites, alors que le rush devant les guichets uniques a mis à mal la patience des citoyens, a constaté l’APS, au quatrième jour du débrayage observé par des travailleurs d’Algérie Poste pour exiger le versement d’arriérés de primes.

Dans un communiqué, la direction générale d'Algérie Poste a menacé jeudi d'appliquer "scrupuleusement" la réglementation à l'encontre des travailleurs grévistes dont les mesures de licenciement au cas où ils ne rejoindraient pas "immédiatement" leurs postes respectifs, rappelant que le tribunal de Dar El Beida avait, dans un jugement en référé mardi, déclaré la grève "illégale".

Un mouvement de protestation qui a fini par exacerber la tension que vivent nombre de citoyens en ce début de ramadhan, avec la hausse vertigineuse des prix des principales denrées alimentaires.

"J’ai dû faire le tour de tous les bureaux de poste d’El-Biar avant de venir ici, les portes de ces derniers étant tous fermés aux clients", fulmine un père de famille croi sé au bureau de poste du quartier du 1er Mai, muni d’un ticket indiquant qu’il était précédé par 264  personnes.

Il avoue que même s’il a grand besoin d’argent, il ne peut endurer "une aussi longue attente".

En cette mi-journée, l’unique guichet ayant suspendu la grève pour ne pas pénaliser les citoyens, en ce mois souvent synonyme de consommation effrénée, est pris d’assaut par des usagers visiblement contrariés par une patience mise à ruse épreuve.

Les commentaires vont bon train, plusieurs d’entre eux s’insurgeant contre "la décision irresponsable et égoïste de débrayer en plein Ramadhan".

"Je suis venu de Belcourt après avoir renoncé à y retirer mon argent, tant j’ai été découragé par l’affluence record que j’ai observée dans un bureau de poste", se plaint une mère de famille résidant dans le quartier de Mohamed Belouizdad.

A l’instar de ceux du 1er Mai, les travailleurs du bureau de poste de la rue Hassiba Ben Bouali ont opté pour la même démarche, à savoir n’assurer que le service minimum à leur clientèle, en mettant à la disposition de cette dernière un guichet unique, devant lequel se sont agglutinées des dizaines de citoyens.

"Je viens d’encaisser mon chèque et c’est au tour de mon épouse de passer au guichet", précise un jeune homme, la quarantaine et affichant une mine réjouie, "comme s’il venait de gagner à la loterie", selon ses propres propos, avant d’exprimer également son "étonnement" que les employés d’Algérie Poste aient "choisi ce moment pour faire grève".

A Bab-El-Oued, les portes du bureau de poste d’El-Kettani sont toujours fermées, tandis que l’un des deux distributeurs automatiques affiche "hors service". Un père de famille, accompagné de sa fillette, attend devant le second.

Au bout de quelques minutes, il s’en détourne, visiblement contrarié.

Il explique que l’appareil vient de lui signifier que son compte n’est plus créditeur, au moment où il assure le contraire, avant de demander autour de lui si les autres bureaux de poste du quartier ont rouvert.

"Celui des Trois-Horloges est également fermé puisque j’y étais ce matin, il paraît que ce n’est pas le cas pour celui de Oued Koriche, mais vaudrait mieux y aller de suite en raison du monde qui s’y bouscule", se fait-il orienter.

En dépit de l’appel du ministre du secteur pour "faire valoir la voix de la raison", de nombreux citoyens se retrouvent ainsi fortement pénalisés par une décision qui, "aussi justifiée soit-elle, elle n’en demeure pas moins inopportune", estiment-ils.