Djoudi : La conférence de Bandung a permis à la diplomatie algérienne de créer un mouvement de sympathie et de solidarité

Publié par DK NEWS le 17-04-2021, 16h37 | 111

La conférence de Bandung a permis à la "diplomatie naissante" de l'Algérie qui était en pleine guerre contre le colonialisme français, de créer un mouvement de "sympathie et de solidarité" des pays du tiers-monde, estime l'ancien diplomate, Noureddine Djoudi, soulignant que cette rencontre a permis une "avancée" dans l'inscription de la question algérienne à l'ONU.

"La conférence de Bandung a permis à la diplomatie naissante algérienne de faire connaitre notre cause et de créer un mouvement de sympathie et de solidarité, et qui, plus tard, a permis une avancée dans l'inscription de la question algérienne aux Nations-Unies", a souligné M. Djoudi, dans une déclaration à l'APS, à l'occasion de la commémoration du 66e anniversaire de la tenue de la conférence de Bandung, du 18 au 24 avril 1955 en Indonésie.

Cette rencontre afro-asiatique à laquelle avait pris part une délégation du FLN présidée par Hocine Ait Ahmed et M'hamed Yazid, ajoute M. Djoudi, avait créé une possibilité pour l'Algérie de "pouvoir défendre son point de vue et de pouvoir fair e connaitre sa Révolution".

Les dirigeants du FLN et de l'ALN avaient une analyse "extrêmement intelligente" du fait que la guerre était absolument disproportionnée et qu'il fallait soutenir la lutte armée par des actions diplomatiques d'envergure.

"Il fallait trouver comment appuyer la lutte armée, trouver un moyen pour que cette lutte armée soit représentée par une autre forme de combat, parce qu'il fallait convaincre l'opinion internationale et c'est là que la décision a été prise de lancer un mouvement diplomatique", a déclaré M. Djoudi.

La conférence de Bandung constituait une tribune, après les Nations-Unies, pour sensibiliser l'opinion internationale sur la réalité de la colonisation française en Algérie, car, estime M. Djoudi, en 1954, début de la Guerre de libération Nationale, "nous étions sur le plan international quelques peu isolés, puisque les seuls Etats qui nous soutenaient étaient des pays arabes, certains pays asiatiques et africains".

Face à la machine propagandiste de la France coloniale, les dirigeants du FLN/ALN avaient le génie de créer "une diplomatie de guerre qui devait affronter la propagande coloniale et sensibiliser l'opinion internationale que les combattants algériens n'étaient pas des bandits à la solde du communisme international.

Il fallait à l'époque que le monde sache que c'était le peuple algérien qui se soulevait, et ce depuis 1830, contre une colonisation de peuplement", a souligné M. Djoudi.

M. Djoudi a tenu à souligner également les prouesses de la diplomatie algérienne durant la Guerre de libération en évoquant Abdelkader Chanderli, l'homme qui a fait un travail extraordinaire à New York, qui, ajoute-t-il, avec ses relations "a amené la puissante centrale ouvrière aux Etats-Unis de convaincre le jeune sénateur Kennedy de prendre position en faveur de l'indépendance de l'Algérie".