République démocratique du Congo : Le HCR "préoccupé" par la situation humanitaire à l’Est du pays

Publié par DK NEWS le 25-04-2021, 17h50 | 3

Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, s’est dit préoccupé samedi à l'issue de sa visite à Goma, par la situation qui prévaut dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) Au cours de sa visite dans la capitale du Nord Kivu, le chef du HCR a rencontré des réfugiés des pays voisins, ainsi que des personnes déplacées par les violences à l’Est du pays. 

Il a entendu les témoignages de victimes de violences, de viols ou de massacres, ainsi que du recrutement forcé de leurs enfants par les groupes armés. 
La violence et l’insécurité continuent de provoquer le déplacement des populations dans l’Est de la RDC. 5,2 millions de personnes sont déplacées dans le pays, essentiellement dans les provinces de l’Est et au Kasaï – y compris plus d’1,2 million de Congolais qui ont dû quitter leurs maisons en 2020. 
L’escale de M.Grandi à Goma est la troisième étape de sa visite en RDC, qui avait pour objectif d’appeler la communauté internationale à soutenir et faire preuve de solidarité envers ce pays, qui abrite l’une des plus importantes populations de déplacés internes en Afrique et au monde. 
Il s’était d’abord rendu au Nord du pays, où plus de 50.000 réfugiés centrafricains sont arrivés durant les quatre derniers mois, puis à Kinshasa où il a été reçu par le président Félix Tshisekedi. 
"Lors de mon audience avec le président Tshisekedi, j’ai été content de l’entendre affirmer avec force que le nouveau gouvernement qui prendra ses fonctions la semaine prochaine aura pour priorité la protection des civils, en particulier dans l'Est du pays", a fait savoir M.Grandi, indiquant que "la sécurité est nécessaire, de toute urgence", et que la communauté internationale "doit absolument soutenir ces efforts". 
La situation dans l'Est de la RDC reste l'une des crises humanitaires les plus complexes en Afrique, selon le HCR. 

                                        Incident entre des Casques bleus et un civil 

Un incident a opposé samedi des Casques bleus de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) et un civil dans l'Est de la République démocratique du Congo, ont rapporté des médias. 
Des Casques bleus chinois ont interpellé brutalement un chauffeur à l'aéroport de Bukavu (province du Sud-Kivu), qui venait de renverser l'un des leurs, d'après une vidéo partagée sur les réseaux sociaux et les explications de la force onusienne. La vidéo montre deux hommes en train de maîtriser un individu à terre devant un véhicule, en présence de deux Casques bleus debout. 
"L'altercation est rude. Plusieurs Casques bleus tentent de maîtriser l'individu", indique la Monusco en commentaire de la vidéo, avant de la contextualiser. 
"Un chauffeur de la Régie des voies aériennes qui se rendait à Kavumu (l'aéroport de Bukavu) avait renversé un Casque bleu chinois, causant un traumatisme crânien", a expliqué à la presse le cheffe du bureau de la Monusco à Bukavu, Karna Soro. 
"Le chauffeur ne s'étant pas arrêté, certains éléments du contingent chinois ont décidé de le suivre afin de l'amener eux-mêmes à la police", a poursuivi M. Soro. La ch effe de la Monusco, Bintou Keita, a exprimé "son indignation" et ordonné "une enquête immédiate pour établir les faits" qui lui permettra de prendre "les mesures appropriées". A Bukavu, M. Soro a précisé avoir "présenté des excuses" lors d'un entretien avec le commandant de l'aéroport et le chauffeur en question "pour cet incident malencontreux". 
Dans la province voisine du Nord-Kivu, un appel à la grève générale a été lancé à Beni le 5 avril contre l'inaction de la Mission des Nations unies (Monusco) face aux massacres de civils. A Kinshasa les opposants Martin Fayulu et Adolphe Muzito ont tenté de marcher samedi contre "les tueries récurrentes et en masse des populations civiles congolaises" dans l'Est. Interdite, leur manifestation a été dispersée. Une autre manifestation a eu lieu à Kikwit (ouest).