Lutte contre le paludisme : Les efforts de l’Algérie salués

Publié par DK NEWS le 26-04-2021, 16h06 | 7

Le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Algérie, Nguessan François a salué, dimanche, les efforts de l’Algérie dans la lutte contre la malaria depuis plusieurs années, des efforts qui lui ont valu d’être certifiée exempte de paludisme en 2019 de la part de l’OMS.

En marge d’une journée organisée par le ministère de la Santé à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme (25 avril), le même responsable a salué les mécanismes mis en place par l’Algérie pour lutter contre cette maladie et éviter sa réapparition auprès de la population.
Les cas qui apparaissent sporadiquement en Algérie sont tous «importés», a souligné le ministère de la Santé, et ce en raison du déplacement des personnes (migration) et les transactions commerciales avec certains pays subsahariens.
Dans un message de la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dr.
Matshidiso Moeti, lu par le représentant de l’OMS en Algérie, celui-ci a indiqué que 36 des 44 pays d’endémie palustre de la région n’ont pas encore atteint le niveau requis dans la lutte contre la maladie infectieuse.
Le paludisme fait perdre à l’Afrique, chaque année, en moyenne 1,3 point de pourcentage en termes de croissance économique, outre l’absentéisme enregistré dans le travail et 11 % des absences scolaires dans certains pays sont dues à cette maladie.
En vue de remédier à cette situation, il faut faire encore plus d’efforts pour venir en aide aux populations à risque. En 2019, un ménage à risque sur trois ne disposait pas d’une moustiquaire imprégnée d’insecticide (MII) et 48 % des enfants de moins de cinq ans ne dormaient pas sous une MII et 31% d’entre eux n’ont pas été soumis à un test de dépistage du paludisme.
Concernant les femmes enceintes, Dr.
Nguessan a fait savoir que «deux femmes enceintes sur trois n’ont pas reçu trois doses ou plus de traitement préventif intermittent et l’on recense 822.000 nourrissons ayant un faible poids à la naissance dans 33 pays".
De nouveaux défis se profilent à l’horizon, tels que l’augmentation de la résistance des vecteurs aux insecticides dans la région.
La résistance des parasites du paludisme à certains médicaments pourrait aussi rendre cette maladie très difficile à traiter.
Des mesures d’urgence doivent donc être prises pour se rapprocher des objectifs mondiaux de réduction de 90 % du nombre de cas et de décès dus au paludisme d’ici 2030.
Dr. Nguessan s’est réjoui des résultats de l’utilisation du vaccin antipaludique dans certains pays africains, le qualifiant d’outil prometteur supplémentaire dans la prévention du paludisme.
Il a souligné les efforts de l’OMS avec les pays pour mener une réflexion stratégique sur les causes de la stagnation des progrès constatés ces cinq dernières années et chercher les solutions adéquates pour atteindre les cibles fixées pour 2030.

                                                 2.726 cas en Algérie en 2020 (INSP) 

2.726 cas de paludisme, entraînant trois (3) décès, ont été enregistrés en Algérie en 2020, a révélé dimanche à Alger le Pr. Djamila Hammad, responsable en charge du suivi du paludisme à l’Institut national de santé publique (INSP), précisant que tous les cas étaient "importés". Lors d'une journée d'étude organisée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, la responsable a rappelé l'éradication de la maladie par l'Algérie pendant plusieurs années, comme en a attesté l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2019, précisant que "les cas enregistrés ces dernières années sont tous importés de pays situés au sud" de l’Algérie.
"La wilaya de Tamanrasset arrive en tête avec 2.281 cas, suivie d’Adrar avec 283 cas, d’Illizi (183 cas), de Ghardaïa (38 cas), d’Ouargla (19 cas) et de Tipasa avec un (1) cas, a-t-elle indiqué, ajoutant que les cas étaient enregistrés surtout entre août et décembre.
Cette maladie infectieuse souvent mortelle est transmise par certaines espèces de moustiques qui pondent dans les eaux stagnantes comme les flaques d'eau, d’où sa recrudescence pendant la saison des pluies.
Les flux migratoires et les déplacements des voyageurs dans certains pays africains favorisent sa circulation.
Par ailleurs, elle a précisé que «99.9 %» des cas sont déclarés dans les wilayas du sud les plus exposées à cette maladie, ce qui exige de renforcer la prévention, le contrôle, le diagnostic précoce et l’information, suivant les recommandations de l’OMS pour éviter la propagation de la maladie. La responsable a également appelé à appuyer les services d’épidémiologie et de médecine préventive, les Etablissements hospitaliers publics (EHP) ainsi que les services communaux d’hygiène et à renforcer la formation continue des acteurs dans ce domaine, notamment dans les wilayas les plus exposées à cette maladie, indiquant qu’il existe une cartographie des nids de reproduction des moustiques au niveau central pour contenir la situation.
De son côté, Dr Fatma Zohra Zemit de l’Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) des maladies infectieuses El Hadi Flici d’El Kettar a évoqué le protocole thérapeutique par différents types de médicaments destinés à la prise en charge des personnes atteintes de la malaria, soulignant que ce traitement n’est pas efficace à 100 % mais peut toutefois prévenir des cas sévères et gra ves. Pour sa part, Pr Boussaad Hamrioui, spécialiste en parasitologie a souligné la nécessité de «maintenir l’état actuel, soit le zéro cas au niveau local (zéro palu), en dépit du fait que le plan national de lutte contre la malaria arrive à terme (2019-2021), rappelant les mécanismes mis en place par l’Algérie pour préserver la stabilité de la situation.
Il a souligné la nécessité de lutter contre le premier vecteur de transmission de cette maladie et de renforcer le contrôle des immigrés dans les wilayas concernées, en déterminant et en luttant contre le moustique à l’origine de cette maladie qui vit en Algérie, appelant à ne pas baisser la vigilance tant qu’il y a des déplacements des personnes et des échanges commerciaux entre le nord et le sud.