Célébration de la journée internationale de la liberté de la presse : La liberté de la presse et l’exercice du métier de journaliste en débat à l’Ecole supérieure de journalisme

Publié par DK NEWS le 03-05-2021, 18h45 | 4

Organisée sous le thème "Un champ ouvert pour la liberté de la presse" à la veille de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai de chaque année, cette rencontre a permis aux différents intervenants de faire le point sur la situation globale de la presse en Algérie à travers leurs différentes expériences.
Dans son discours d’ouverture, le directeur de l’ENSJSI, Abdeslam Benzaoui, a tenu à encourager ce genre d’initiative, estimant que "la lutte pour de la liberté de la presse ne s’arrêtera jamais même dans les démocraties les plus développées".
De son côté, le directeur du Laboratoire de recherche Médias, usages sociaux et communication (MUSC), Belkacem Mostfaoui s’est attardé sur la situation de la presse en Algérie, impactée par la pandémie du Coronavirus, rele vant que "plusieurs entreprises de presse sont en situation de faillite financière".
Il a ainsi regretté la disparition de plusieurs titres et la fermeture de plusieurs autres entreprises de presse, alors qu’elles ont été lancées dans la douleur dans les années 1990.
Pour ce qui est du contenu, M. Mostfaoui a appelé les professionnels de l’information d'"aller de l’avant et de ne pas se contenter de l’information institutionnelle", encourageant notamment le journalisme d’investigation et la diversification des genres journalistiques.
Pour sa part, la modératrice de cette rencontre-débat, Malika Lamoudi qui est également enseignante à l’ENSJSI, s’est attardée sur "la liberté de la presse et la censure", soulignant que "la liberté de la presse est une condition sine qua non pour toutes les sociétés démocratiques, alors que la censure est une distorsion à la liberté d’expression". Elle a fait observer que depuis les années 2000, "la censure n’est pas appliquée par les ciseaux ou autres moyens répressifs, mais elle est devenue une pratique sociale et politique à travers la production d’un discours uniforme avec des stéréotypes". Dans son intervention, Boukhalfa Amazit, en sa qualité de journaliste-chroniqueur au quotidien El-Moudjahid, est revenu sur l’évolution de la presse écrite en Algérie, estimant que "la presse privée n’a pas tenu ses promesses". Il a en outre relevé que la presse en Algérie demeure "dépendante de la publicité institutionnelle", regrettant en même temps que "la corporation ne dispose pas d’un syndicat puissant".
L’ancien journaliste à l’APS, Kaci Djerbib a, de son côté, évoqué son expérience dans le métier, se disant "scandalisé par la profusion des fake-news".
S’adressant aux étudiants de l’ENSJSI, il a indiqué que "les journalistes ont le devoir de vérifier chaque information avant sa publication et ce, en recoupant ou en croisant les différentes sources".