
En Centrafrique, le ministère de la Justice a mis sur pied, vendredi, "une commission 'spéciale" pour enquêter sur de présumées "violations des droits de l’homme" attribuées à des militaires, a indiqué le ministre centrafricain de la Justice, Arnaud Djoubaye-Abazen.
Cette commission d'enquête a été créée suite aux révélations faites notamment par un groupe d'expert des Nations Unies sur de présumées violations des droits de l’homme attribuées à des militaires lors de la contre-offensive menée contre la rébellion de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), un mouvement rebelle qui a été créé à la veille des élections du 27 décembre 2020.
La commission d'enquête a le pouvoir étendu de répertorier toutes les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire qui aurait été commise par les groupes armés notamment le CPC, les Forces centrafricaines, les forces bilatérales ou les forces multilatérales pendant toute la période de ces conflits armés ", a précisé le ministre Arnaud Djoubaye-Abazen dans une déclaration à la presse.
"Aucune victime d e ces crimes ne saurait être oubliée.
Les résultats de ces enquêtes seront fidèlement rendus publics, et les auteurs présumés des crimes feront l'objet de poursuite pénale conformément au texte en vigueur.
Le gouvernement s'engage à mettre tous les moyens utiles et adéquats à la disposition de cette commission pour qu'elle se déploie sur le terrain où les présumés crimes auraient été commis ", a-t-il ajouté.
"Selon leur mandat, les membres de cette commission spéciale ont trois mois pour accomplir leur mission et rendre publics les résultats de leur enquête", a souligné le ministre de la Justice.
Le 31 mars dernier, pour la première fois, un groupe d’experts de l’ONU a alerté sur une longue liste d’exactions commises en Centrafrique "exécutions sommaires massives, détentions arbitraires, torture pendant les interrogatoires, disparitions forcées, déplacements forcés de population civile, ciblage indiscriminé d'installations civiles, violations du droit à la santé et attaques croissantes contre les acteurs humanitaires".
La mission des Nations unies en République centrafricaine (Minusca) a aussi remis au chef de l’Etat centrafricain, le 30 avril, une liste d’allégations de crimes qui auraient été commis par les soldats FACA, mais aussi par les mercenaires sur les populations civiles lors de leur offensive contre les groupes armés du CPC.