
Le gouvernement britannique est critiqué mardi pour avoir publié, sans les annoncer, de nouvelles directives déconseillant les déplacements non essentiels dans huit zones de l'Angleterre affectées par des flambées du variant indien du nouveau coronavirus. Ces consignes, publiées vendredi, recommandent aussi aux habitants de se rencontrer à l'extérieur, plutôt qu'à l'intérieur, dans ces zones du nord-ouest, du nord-est et du centre de l'Angleterre, ainsi que dans l'arrondissement londonien de Hounslow.
Des autorités locales et députés se sont plaints de ne pas avoir été informés de ces changements. 'Je n'ai pas été informée et personne d'autre à Bolton, d'après ce que je comprends", a déclaré Yasmin Qureshi, la députée travailliste de la circonscription située près de Manchester, citée par des médias. "Je suis estomaquée. Ils font une annonce d'une telle importance et ils n'ont même pas la décence de nous le dire", a-t-elle ajouté, accusant le gouvernement d'"incompétence". La maire du comté du Yorkshire de l'Ouest, Tracy Brabin, a demandé une "clarification urgente " de la part du gouvernement, estimant que ces recommandations pourraient "causer anxiété et confusion".
Le directeur de la santé publique de Blackburn et Darwen (nord-ouest), Dominic Harrison, a déploré sur Twitter que les autorités locales n'aient "pas été consultées, prévenues, notifiées ou alertées". Il a demandé à voir l'évaluation des risques sur laquelle s'appuient ces mesures: "elle ne nous a pas encore été fournie", a-t-il indiqué. Interrogée sur Sky News, la ministre de l'Emploi et des Retraites, Therese Coffey, s'est dite "surprise" par ces réactions. "Le Premier ministre a indiqué que nous devions redoubler de prudence dans certaines zones en ce qui concerne le variant indien", a-t-elle indiqué. "Il s'agit de formaliser officiellement les directives". Le gouvernement avait déjà été critiqué pour avoir tardé en avril à durcir les restrictions sur les voyages en provenance d'Inde, où le Premier ministre Boris Johnson prévoyait une visite officielle.
Celle-ci avait finalement été annulée en raison de la forte détérioration de la situation sanitaire dans ce pays. Pays le plus meurtri d'Europe avec près de 128.000 morts, le Royaume-Uni a vu sa situation sanitaire nettement s'améliorer après un long et strict confinement hivernal et une campagne de vaccination massive. Toutefois, le s poussées du variant indien pourraient compromettre la levée des dernières restrictions en Angleterre, prévue le 21 juin.