
Le colonel Assimi Goïta, investi président de transition, a donné lundi aux partenaires du Mali des gages quant à un retour des civils au pouvoir en 2022 après deux coups d'Etat militaires et au respect des accords par ce pays crucial pour la stabilité au Sahel.
Sous pression internationale, l'homme fort du Mali a dit son intention de respecter l'engagement récemment mis en doute d'organiser des élections présidentielle et législatives le 27 février 2022.
Sitôt investi, il a nommé, comme l'exigeaient les partenaires du pays, un Premier ministre civil. L'ancien commandant de bataillon des forces spéciales a prêté serment en uniforme d'apparat comme président pour la période de transition censée ramener les civils au pouvoir.
Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), ONU, France, parmi les soutiens de ce pays pauvre confronté à la propagation terroriste et bien d'autres maux, scrutaient cette cérémonie dans l'attente de garanties après un deuxième coup de force en neuf mois.
"Je voudrais rassurer les organisations sous-régionales, régionales et la communauté internationale en général qu e le Mali va honorer l'ensemble de ses engagements pour et dans l'intérêt supérieur de la nation", a dit le colonel Goïta au Centre international de conférence de Bamako.
Choguel Maïga nommé Premier ministre
Le président de transition au Mali, Assimi Goïta, a nommé lundi Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, un vétéran de la politique nationale, selon un décret lu à la télévision publique.
En la personne de M. Maïga, ministre à plusieurs reprises et trois fois candidat à la présidentielle (2002, 2013 et 2018), le colonel Goïta a choisi l'un des chefs de file du collectif qui a mené en 2020 la contestation contre le président Ibrahim Boubacar Keïta.
Le colonel Goïta satisfait à une exigence des partenaires du Mali qui réclamaient que le poste soit confié à un civil.
"Le président de la transition, chef de l'Etat (...) décrète: M. Choguel Kokalla Maïga est nommé Premier ministre", selon le décret. M. Maïga, dont le parcours a épousé les soubresauts de la politique nationale depuis plus de 30 ans, devra former une équipe qui gouvernera pendant la période de transition ouverte après le coup de force d'août 2020 et jusqu'à des élections présidentielle et législatives prévues le 27 février 2022.
Il succède à Moctar Ouane, premier chef de gouvernement de transition après le coup de force de 2020, que le colonel Goïta a fait arrêter le 24 m ai en même temps que le président de transition, Bah Ndaw, au cours d'un deuxième coup de force en neuf mois.
APS