Grossesse à risque : conseils et suivi

Publié par DK NEWS le 09-06-2021, 18h58 | 236

Qu'appelle-t-on une grossesse à risque ?
"Le terme de grossesse à risque est un terme très large qui désigne les grossesse qui nécessitent une surveillance accrue", explique la sage-femme. A l’inverse d’une grossesse physiologique normale, la grossesse à risque est définie par la détection d’un risque lié à l’état de santé de la future maman ou de son bébé. 
Si ces grossesses peuvent nécessiter une prise en charge adaptée, cela ne signifie pas pour autant que les complications sont inévitables. Tout l’enjeu de cette prise en charge va être justement de les éviter. On peut notamment citer les très nombreux exemples de femmes enceintes alitées de longues semaines pour une menace d'accouchement prématurée et qui donnent finalement naissance à leur bébé à terme.

Quel suivi en cas de grossesse à risque ?
La prise en charge d’une grossesse à risque diffère de celle d’une grossesse classique, mais elles n’appellent pas toute la mise en place du même protocole. "Ces grossesses sont évidemment plus surveillées, avec parfois des prises de sang, des échographies et des monitorings supplémentaires", observe la sage-femme. Si le risque foeto-maternel est avéré, la femme enceinte pourra être orientée vers une maternité de niveau deux ou même de niveau trois. Ces dernières sont adaptées pour accueillir les grands et très grands prématurés et disposent d'une unité de réanimation néonatale et d'une unité de soins intensifs. Chaque risque appelle un suivi bien spécifique.
Grossesse à risques : quelles sont les pathologies ?
On peut classer les grossesses à risques en différentes catégories :
Les maladies maternelles préexistantes : l’obésité, l’alcoolisme, l’épilepsie, les maladies auto-immunes (maladie de crohn, lupus etc.), certaines maladies génétiques, une malformation de l’utérus.
Les maladies liées à la grossesse : la pré-éclampsie (risque  de retard de croissance du fœtus), le diabète gestationnel (risque de macrosomie fœtale), l’hypertension.
Les causes physiologiques : l’âge maternel, les grossesses multiples.
Les risques liés à des grossesses antérieures : antécédents de prématurité, d'hémorragie de la délivrance, de pré-éclampsie.
Une infection survenue pendant la grossesse et qui peut provoquer un accouchement prématuré : cytomégalovirus, toxoplasmose, listériose etc.

Le risque augmente-t-il avec l'âge ?
"L’âge est bien entendu un facteur de risque. Après 35 ans, une femme enceinte a plus de  risque de développer un diabète gestationnel. Après 38 ans, le risque de trisomie 21 et de maladies de la grossesse augmentent", confirme la sage-femme. Au même titre qu’une grossesse multiple, l’âge est ce qu’on appelle un facteur de risque physiologique. Mais si l’on parle souvent des grossesse tardives il est important de rappeler que les grossesses précoces, avant 18 ans mais surtout avant 15 ans, sont également des grossesses à risque de complications.

Grossesse à risque : je peux avoir un arrêt de travail ?
"Une femme enceinte dont la grossesse est considérée comme à risque peut tout à fait obtenir un arrête maladie", confirme Anh-Chi Ton. Cette dernière cite notamment l’exemple des femmes dont le bébé présente un RCIU (retard de croissance intra-utérin). "On sait que si la femme enceinte travaille, qu’elle est sous pression, cela ne va pas arranger la situation alors que le repos va au contraire favoriser la croissance du bébé. Il est donc normal de lui donner un arrêt maladie”, ajoute-t-elle. Cet arrêt maladie, remboursé à hauteur de 70 %, est exclusivement délivré par le médecin. La sage-femme rappelle que les femmes enceintes peuvent également bénéficier d’un congé pathologique. Celui-ci, pris en charge à 100% par l’Assurance maladie, dure deux semaines et peut être pris en plusieurs fois.