Le stress collectif chez le personnel soignant, particulièrement chez les sages-femmes, et les risques encourus à l'ère de la pandémie de la Covid-19, ont été au centre des débats lors d’une rencontre organisée jeudi par l’établissement hospitalier spécialisé "mère-enfant" de Tlemcen.
Cette rencontre à laquelle ont pris part des sages-femmes de la wilaya de Tlemcen, des médecins épidémiologistes et des responsables du secteur de la santé a permis d’aborder tous les aspects liés à cette pandémie depuis son apparition en Algérie et à Tlemcen.
La psychologue et chef d’unité au CHU Tlemcen, Benosmane Nacera, estime "très important de parler des effets du stress collectif qu’a vécu et que vit encore le personnel soignant", soulignant que la situation a créé chez le personnel soignant (toutes catégories confondues) "un stress aigu devenu par la suite chronique, influant sensiblement sur leur comportement professionnel".
"Malgré une baisse de l'intensité de la pandémie, le personnel soignant souffre encore", relève-t-elle, trouvant cette rencontre "une opportunité pour mettre en avant les sacrifices et le courage du personnel s oignant vis à vis de la pandémie".
La sage-femme Bensari Nadia précise être la première à recevoir une femme enceinte contrôlée positive à la Covid-19.
"Malgré la grande angoisse qui planait à cette époque, j’ai aidé la femme à accoucher le plus normalement du monde sans trop me soucier de la contamination", confie-t-elle non sans fierté à l'APS.
L’EHS "mère-enfant" a pris en charge, depuis le début de la pandémie, les cas positifs de femmes enceintes et d'enfants, mais aussi du personnel de santé ayant contracté la covid-19, souligne, pour sa part, l’épidémiologue Benomar Lidia, assistante principale en médecine préventive dans cet établissement de santé publique. "L’EHS mère-enfant a reçu de juin 2020 à juin 2021, pas moins de 93 cas positifs de femmes enceintes et d’enfants en plus du personnel soignant (18 sages-femmes affectées par la Covid-19)", a-t-elle rappelé, signalant qu’un comité a été installé alors pour faire les dépistages.
Deux salles opératoires ont été, par ailleurs, réservées à tous les actes chirurgicaux des patients atteints de la Covid-19 (pédiatriques et obstétriques) avec un accès unique loin de l’accès principal de l’établissement, a-t-elle ajouté, se réjouissant du fait que "la situation épidémiologique est nettement meilleure aujourd'hui".
De son côté, professeu r Henaoui Latifa a rappelé, dans son intervention, que la wilaya de Tlemcen a connu trois pics de la Covid-19, soulignant "nous avons affaire, depuis le mois de janvier dernier, à des malades atteints de formes moins graves de Covid, le respect des mesures préventives est de rigueur.