Le Mondial 2014 vient de se terminer par la victoire finale de l’Allemagne qui a pris le meilleur sur l’Argentine en finale, dimanche dernier à Maracana (1-0) après prolongations. Mais pourquoi cette Allemagne est championne du monde ?
Théoriquement la réponse est toute simple, parce que tout simplement, la Nationalmannschaft drivée par Johachim Low n’a perdu aucun match depuis le début de la compétition et surtout qu’elle n’en n’a perdu aucun depuis les huitièmes de finales.
Or, pour les puristes et les connaisseurs du football allemand, la réponse à cette question est toute autre avec bien évidement le complément qui est de ne point perdre aucun match dans ces joutes.
D’abord, il faut noter que cette sélection allemande est considérée par les Algériens par exemple, comme étant la sélection du monde». Nombreux algériens se sont exclamés lorsque les Verts ont mené la vie dure à cette Allemagne en huitièmes de finale ne s’avouer vaincus qu’après les prolongations, que «nous avons perdu difficilement devant la sélection du reste du monde» !
Et pourquoi cette réflexion ? Eh bien, pour la simple raison qu’au sien de cette équipe allemande on retrouve plusieurs nationalités. Jugez-en : sur les 23 joueurs de la sélection de Joachim Löw, onze sont d'origine étrangère.
Outre le trio d'origine polonaise (Piotr Trochowski, Miroslav Klose, Lukas Podolski), qui depuis longtemps n'est plus considéré comme exotique, évoluent sur le terrain Marko Marin, Jérôme Boateng, Dennis Aogo, Sami Khedira ou encore deux joueurs d'origine turque : Serdar Tasci et le jeune prodige Mesut Özil.
Et c’est en mélangeant les styles Low a bien cherché la complémentarité pour souder l’équipe et joueur comme un seul homme. Et c’est ce qu’il a bien réussi dans ce Mondial brésilien.
La «Révolution du football allemand»
Il faut aussi revenir à ce redressement du football allemand depuis l’année 2000 avec l’échec du Mondial-1998 et surtout celui de l'Euro-2000.
A la suite du revers 3-0 face à la Croatie en quart de finale du Mondial-1998, la Fédération (DFB), après observation des systèmes pratiqués en France et aux Pays-Bas, décide de soutenir financièrement l'équivalent allemand des ligues et districts pour «intensifier la formation» des jeunes de 11 à 17 ans, comme la DFB le mentionne dans un document récapitulatif, sous le nom de «Programme de formation des talents».
Cela n’a vraiment pas suffi puisqu’il y a eu l'élimination sèche dès le premier tour de l'Euro-2000 (un nul, deux défaites). Et c’est alors qu’on oriente la formation vers le haut niveau.
D’où la création d'écoles de foot dans tout le pays et le subventionnement des centres de formation adossés aux clubs professionnels. Et c’est de là que sont sortis les Neuer, Mertesacker, Kroos, Boateng, Özil, Müller, Schürrle... Un projet tactique est en outre mis en place pour les sélections nationales de jeunes, afin de donner aux joueurs une certaine continuité.
Au Mondial-2002 où l’Allemagne perd en finale s’ensuit alors la nouvelle catastrophe au Championnat d'Europe Avec une nouvelle élimination dès le premier tour. Le sélectionneur Rudi Völler démissionne. Le champion du monde 1990, Jürgen Klinsmann est nommé sélectionneur alors qu’il n’a aucune expérience.
«Klinsi» révolutionne le foot allemand en lui insufflant un allant offensif et en le dotant d'instruments et méthodes scientifiques importés des Etats-Unis (optimisation des statistiques, etc.).
Le sélectionneur choisit comme adjoint un entraîneur de seconde zone mais fin tacticien, Joachim Löw, et le duo commence à profiter de l'éclosion de nouveaux talents comme Schweinsteiger, Lahm, Podolski. Au Mondial-2006 l’Allemagne est à la 3e place. Et «Jogi» succède à «Klinsi». Durant l'Euro-2008 et au Mondial-2010, les Allemands butent sur la grande Espagne.
Löw poursuit aussi la politique de jeunes au Mondial-2010 en choisissant un groupe très jeune (24 ans en moyenne) qui comprend les Özil, Khedira, Müller, Neuer. Et c’est avec ceux là qu’il a donc débuté le Mondial 2014 au brésil avec une large victoire sur le Portugal (4-0).
Il faut match nul contre le Ghana et frôle même la défaite. Il bat les Etats-Unis (1-0) et se qualifie aux huitièmes de finale. Il retrouve l’Algérie qui lui pose de sérieux problèmes et il n’a du son salut que durant les prolongations pour terminer par une victoire tirée par les cheveux (2-1).
Ce match a été le tournant de l’équipe de Low. Il en tire les enseignements et change son équipe contre la France qu’il bat (1-0) en quarts de finale. Il rencontre le Brésil en demi finale et c’est l’extase. La grande humiliation du football brésilien qui se voit battre par cette redoutable machine Allemande (7-1).
Et puis la finale contre le grand rival des brésiliens, les Argentins. C’est aussi lors des prolongations que l’Allemagne a finalement réussi à arracher la victoire finale et ainsi s’accaparer de ce Trophée mondial si convoité. Bravissimo Deutschland !