Paix et stabilité

Publié par Walid B. le 04-01-2014, 19h01 | 44

Après un round d’observation, le gouvernement est décidé à prendre les choses en main en ce qui concerne les événements qui ont secoué récemment la wilaya de Ghardaïa.

C’est dans ce sens que le Premier ministre Abdelmalek Sellal a reçu jeudi dernier une délégation représentant les deux communautés des Ibadites et Malékites avec l’objectif de mettre fin à la fitna qui s’est déclenchée dans cette wilaya, jadis connue pour sa paix et sa stabilité.Dans cette optique, des mesures ont été prises par le gouvernement en faveur des  familles et des commerçants touchés par les actes de  violence. 

La priorité sera accordée aux écoliers qui recevront des  trousseaux scolaires et des vêtements pour leur permettre de rejoindre les bancs de l’école  au courant de cette semaine.
Pour les commerces endommagés, le gouvernement s’est engagé à apporter une aide financière aux commerçants.

Selon la ministre de la Solidarité nationale, 96 habitations ont été  soit endommagées soit détruites durant les événements de Ghardaïa. Pour les maisons endommagées, elles seront réhabilitées dans les meilleurs délais, alors que les propriétaires des maisons détruites seront dédommagés.  
Cette tâche sera confiée à une commission  mixte regroupant le ministère de l’Habitat et  les autorités locales.  

Jeudi dernier, Le Premier ministre avait reçu une délégation de citoyens représentants des communautés en conflit, afin de mettre fin aux tensions qu’a connues cette wilaya ces dernières semaines. 

Parmi  les décisions prises à l’issue de cette rencontre, figure notamment  la distribution « équitable et équilibrée » de 30.000 lots de terrain destinés à l’autoconstruction, à travers l’ensemble des communes de la wilaya de Ghardaïa. 

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait souligné la nécessité de faire prévaloir les valeurs de tolérance, de concorde et de dialogue en référence aux évènements qu’a connus récemment la wilaya.

Il avait appelé à « faire prévaloir, en toutes circonstances, les principes d’amour et de respect du prochain ». Le Président de la République avait, en outre, instruit le gouvernement à « poursuivre la démarche en cours à l’effet d’apporter les solutions appropriées auxquelles aspirent les citoyens de cette wilaya pour ramener la sérénité et la quiétude afin de préserver son développement harmonieux sur les plans économique, social et culturel ».

Le Conseil du Cheikh Ba Abderrahmane Al Kerthi, la plus haute instance des notables des tribus de la vallée du M’zab, avait appelé, quant à lui, les pouvoirs publics à ouvrir une enquête sur les récents évènements enregistrés dans la wilaya de Ghardaïa et à identifier et sanctionner les auteurs, «en consécration des principes de citoyenneté et d’égalité devant la loi». 

«Les dépassements qui ont marqué ces graves évènements ne doivent pas être utilisés pour déstabiliser le pays et discréditer les institutions de l’Etat. Il faut ouvrir une enquête transparente et approfondie pour identifier les auteurs et leur infliger les sanctions les plus sévères, conformément aux principes de la République et en consécration des principes de citoyenneté et d’égalité devant la loi», avait indiqué un communiqué du Conseil du Cheikh Ba Abderrahmane Al Kerthi.

 «Nous devons tous saluer les politiques et les efforts consentis par les autorités suprêmes du pays pour asseoir la stabilité et la concorde, et tourner la page de la tragédie nationale, mus par notre ferme conviction que l’Algérie n’a pas besoin davantage de sang et de larmes», a souligné le conseil. Et d’ajouter : « l’Algérie a besoin de bonnes volontés et des efforts de tous ses enfants pour le bien-être de tous», a ajouté le communiqué. Le Conseil a, en outre, «dénoncé avec force les attitudes et les comportements qui nourrissent l’extrémisme et incitent à la fitna», exprimant «sa profonde préoccupation quant aux actes de violence qu’a connus la région ces dernières années». Dans ce contexte, il a appelé «les institutions de l’Etat, la société civile et toutes les forces vives et les bonnes volontés à œuvrer pour l’éradication totale de la fitna».

Le Conseil a, par ailleurs, exhorté les autorités «à la prise en charge urgente des victimes et à leur assistance, ainsi qu’à la préservation de la sécurité et de la quiétude, tout en œuvrant au renforcement du système juridique pour bannir et incriminer tout ce qui peut porter atteinte à la stabilité et la sécurité, qu’il s’agisse d’écrits ou de déclarations provocantes qui menacent l’unité de la nation et la cohésion nationale».