Cuba : La Russie met en garde contre toute "ingérence étrangère"

Publié par DK NEWS le 12-07-2021, 15h28 | 21

La Russie a mis en garde lundi contre toute "ingérence étrangère" dans la crise qui secoue Cuba, où les autorités sont confrontées à des manifestations. 

"Nous considérons comme inacceptable toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures d'un Etat souverain et toute autre action destructrice qui favoriserait la déstabilisation de la situation sur l'île", a indiqué dans un communiqué le ministère russe des Affaires étrangères, repris par des médias. 
"Nous sommes convaincus que les autorités cubaines prennent toutes les mesures nécessaires pour rétablir l'ordre public dans l'intérêt des citoyens du pays", a ajouté Moscou, disant "suivre de près l'évolution de la situation à Cuba et aux alentours". 
Pris par surprise par des manifestations spontanées qui ont éclaté dans diverses villes du pays, avec des échauffourées notamment à La Havane, les autorités cubaines se sont dites "prêtes" à défendre la révolution "coûte que coûte". 
Le président Miguel Diaz-Canel a appelé de son côté ses partisans à répliquer dans la rue. 
"L'ordre de combattre a été donné, dans la rue les révolutionnaires!", a lancé , dans une allocution télévisée, le président, qui a accusé "la mafia cubano-américaine" d'être derrière ce soulèvement. 
"Nous appelons tous les révolutionnaires du pays, tous les communistes, à sortir dans les rues où vont se produire ces provocations, dès maintenant et les prochains jours. 
Et à les affronter de manière décidée, ferme et courageuse", a-t-il ajouté. 
Miguel Diaz-Canel s'est déplacé à la mi-journée à San Antonio de los Baos, accompagné de militants du parti qui ont défilé aux cris de "Vive Cuba!" et "Vive Fidel", tandis que sur son parcours, des habitants de la localité continuaient de protester à voix haute contre la crise économique. 
"La situation énergétique semble avoir échauffé certains esprits ici", a reconnu Miguel Diaz-Canel face aux journalistes, accusant les sanctions américaines d'être responsables de la crise. 
"Si vous voulez que le peuple aille mieux, levez d'abord l'embargo" imposé depuis 1962. 
"Il y a une mafia cubano-américaine qui paie très bien sur les réseaux sociaux (...) Elle a pris le prétexte de la situation de Cuba et a appelé à des manifestations dans toutes les régions du pays", a-t-il affirmé. 
Le président a toutefois reconnu que "des gens sont venus manifester leur insatisfaction", parlant de "révolutionnaires désorientés". 
Mais "nous sommes beauco up, et moi le premier, à être prêts à donner la vie pour cette révolution", a-t-il lancé. 
Les Etats-Unis ont eux apporté leur soutien aux protestataires et mis en garde contre tout usage de la violence à l'encontre de "manifestants pacifiques". 
Les relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis, après une brève réconciliation entre 2014 et 2016, sont au plus bas depuis le mandat de Donald Trump, qui a renforcé l'embargo en vigueur depuis 1962.